Donald Trump a signé ce mardi 4 février un décret exécutif visant à retirer les États-Unis de plusieurs instances de l’ONU et à passer en revue le financement par Washington de l’organisation internationale siégeant à New York.
Le décret du président US retire notamment les États-Unis du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, instance dont le pays n’est pas membre, mais seulement observateur. Il vise ainsi à interdire toute future implication de Washington dans l’organisme, même si le mécanisme exact de retrait en tant qu’État observateur demeure incertain.
Le texte prolonge aussi la suspension de tout financement américain à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Les Etats-Unis et plusieurs autres pays, avaient suspendu leur contribution financière à l’Unrwa après des accusations d’Israël en janvier 2024, affirmant que certains des employés de l’organisation avaient participé aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023. Et, pour Haïti, c’est le financement de la Mission multinationale d’appuis à la sécurité (MMAS) qui a été ciblée par le nouveau locataire de la Maison Blanche.
Le texte a été décidé « au regard des nombreuses mesures prises par un certain nombre d’instances des Nations unies qui démontrent un profond biais antiaméricain », a déclaré Will Scharf, conseiller de D.Trump, au moment de présenter le document au président américain pour sa signature.
Le décret vise aussi à « passer en revue l’implication américaine dans l’Unesco », l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, « qui a aussi démontré un biais antiaméricain », a ajouté W. Scharf.« Plus généralement, le décret exécutif appelle à un examen de l’implication et du financement américains dans l’ONU au regard des folles disparités dans les niveaux de financement entre différents pays », a déclaré le conseiller, rappelant que l’hôte du Bureau Ovale avait qualifié ces différences de « profondément injustes pour les États-Unis ».
Dès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, D. Trump avait signé un décret exécutif visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), organisme qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de Covid-19. L’agence de l’ONU pour la santé, qui tient en ce moment son comité exécutif à Genève, pourrait réduire son budget de 400 millions de dollars, en conséquence du retrait de l’organisation de son principal donateur, les États-Unis. Son patron a quand même tenu à répliquer aux critiques acerbes de D. Trump, sans insulter l’avenir.
« Nous regrettons cette décision et nous espérons que les États-Unis », premier donateur de l’OMS, « vont la reconsidérer », a déclaré Tedros Ghebreyesus, devant le Conseil exécutif de l’Organisation réuni du 3 au 11 février à Genève. Il a rappelé que des mesures d’économies ont déjà été prises ces derniers jours pour affronter le départ américain, mais a plaidé en faveur d’un « dialogue constructif pour préserver et renforcer les relations historiques entre l’OMS et les États-Unis ».
Le patron de l’OMS a confirmé que l’Institution allait se mettre à la diète. « Nous avons gelé les embauches, sauf pour les secteurs critiques, a déclaré T. Ghebreyesus. Nous avons réduit considérablement les frais liés aux voyages. Nous allons renégocier certains contrats d’approvisionnements et réduire nos investissements. D’autres mesures suivront encore. »
L’OMS n’est même pas l’organisation à Genève la plus concernée par les tours de vis américains. L’apport US plafonne à 40 % du budget du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), contre 18% pour l’OMS. Comme quoi, l’isolationnisme américain induira bien des surcoûts.