Tout en saluant les interventions rapides des autorités publiques, administratives et élues, ainsi que la solidarité observée entre les familles dans les zones touchées par les récentes crues mortelles, le PPS a appelé le gouvernement à « accorder davantage d’attention aux familles, aux douars et aux communes sinistrées, et à élaborer un programme d’urgence et efficace pour aider les zones touchées et leurs habitants, en particulier les petits agriculteurs, à surmonter les effets négatifs et les lourdes pertes matérielles résultant de ces inondations, y compris la mise en œuvre du Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles ». Comme il a insisté sur le fait que « les conséquences de telles catastrophes naturelles démontrent l’urgence de promouvoir davantage la décentralisation et les approches territoriales, ainsi que de revoir et de développer les politiques publiques et les programmes destinés à réduire les disparités régionales, afin d’assurer une plus grande efficacité et un impact plus profond sur les zones qui n’ont pas bénéficié autant des fruits du développement national, notamment en ce qui concerne les infrastructures et les équipements de base ».
Conscient des avertissements scientifiques sur l’intensification des phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques, le bureau politique a souligné la « nécessité de renforcer la politique de gestion des risques naturels dans notre pays, en s’appuyant sur les avancées réalisées en matière de surveillance et de prévention des catastrophes naturelles, dans le but de réduire les pertes, ainsi que sur les mécanismes et les moyens de gestion et de traitement de leurs impacts a posteriori ».
Par ailleurs, le Parti a alerté le gouvernement sur « l’urgence d’accélérer toutes les opérations liées à la mise en œuvre du programme de reconstruction et de réhabilitation générale des zones touchées par le séisme d’Al Haouz, un an après sa survenue, et de veiller à surmonter le retard enregistré, en exécutant ce programme selon les principes de bonne gouvernance et en respectant pleinement les spécificités locales en matière d’urbanisme et d’architecture ». Le PPS n’a pas manqué de rappeler le contenu de son document de proposition élaboré et diffusé après le séisme d’Al Haouz, fondé sur la démocratie participative, la transparence et l’approche communautaire, la nécessité de développer une stratégie de développement intégrée pour toutes les zones rurales et montagneuses ; ainsi que l’importance de la recherche scientifique et du soutien technique et juridique, et la réaffirmation de la politique d’aménagement du territoire national.
Sauvegarder le pouvoir d’achat
D’autre part, le bureau politique a abordé les multiples aspects de l’augmentation du coût de la vie, et la hausse des prix de la plupart des biens de consommation et des services, ce qui suscite une inquiétude constante parmi les familles marocaines de tous niveaux, en particulier les groupes vulnérables et la classe moyenne. Il a en ce sens appelé le gouvernement à agir de manière urgente et efficace pour stopper l’érosion du pouvoir d’achat des Marocains, en prenant des mesures fortes et ayant un impact positif concret sur le budget des citoyens, notamment face aux effets négatifs amplifiés des années de sécheresse successives et à l’augmentation du taux de chômage.
Dans cette veine, le PPS a évoqué les difficultés rencontrées par les familles marocaines en raison de la flambée des coûts liés à la rentrée scolaire, ce qui pèse lourdement sur leurs finances, malgré certaines mesures gouvernementales importantes mais insuffisantes, telles que l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour les fournitures scolaires et l’octroi de 200 à 300 dirhams comme soutien financier supplémentaire pour les familles bénéficiant du système de soutien social direct pour la rentrée scolaire.
Le Parti considère que ces mesures, malgré leur importance, « ne répondent pas de manière satisfaisante aux grandes difficultés financières auxquelles sont confrontées les familles marocaines lors de la rentrée scolaire, surtout dans le contexte de la suppression par le gouvernement de programmes sociaux précédents importants, tels que le programme Million de cartables et le programme Tayssir, et en raison de la faiblesse du contrôle des pratiques du secteur de l’enseignement privé, ainsi que des profondes lacunes du marché du livre scolaire comme l’a signalé le Conseil de la concurrence ».
En plus des répercussions sociales de cette situation préoccupante, le PPS exprime son « inquiétude quant au fait que ces contraintes financières liées à la rentrée scolaire pourraient aggraver la crise du décrochage scolaire, notamment dans les zones rurales et parmi les filles, et ainsi élargir le cercle des jeunes en situation de « ni emploi, ni formation, ni éducation » (NEET)».
Le PPS a appelé, enfin, le gouvernement à accélérer le rythme des réformes globales du système éducatif « pour parvenir à une école publique offrant qualité, excellence et égalité des chances, en s’appuyant sur les efforts déployés, que ce soit au niveau des conditions de travail du personnel éducatif, des infrastructures, ou en cherchant à améliorer les programmes et à rehausser le niveau des apprentissages des élèves ».