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Crise politico-institutionnelle en Tunisie : Le maitre de Carthage plus esseulé que jamais

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En Tunisie, la nouvelle loi de finances promulguée vendredi alimente, depuis, le mécontentement populaire. Nourrissant la polémique, le puissant syndicat dirigé par Noureddine Taboubi, menace de recourir à la grève. La situation se tend davantage alors que la Tunisie est en proie à d’intenses turbulences politiques et économiques.
Crise politico-institutionnelle en Tunisie

Publiée vendredi soir, la loi de finances alimente la colère en Tunisie. Avec des impôts en augmentation, elle suscite une levée de boucliers. Avocats, syndicalistes ou encore experts-comptables multiplient les critiques envers ce texte. Ils reprochent à l’exécutif d’étouffer un peu plus le citoyen tunisien par l’impôt. Certains craignent que la hausse de la taxation n’aggrave l’inflation, d’autant que le texte prévoit aussi la baisse des compensations sur le prix des carburants.

Quelques aides pour les familles les plus nécessiteuses ont bien été entérinées, mais elles ne suffisent plus à éteindre les critiques. D’autant qu’en l’absence de Parlement, c’est à Carthage, siège de la présidence, que les décisions ont été prises. L’exécutif fait, par ailleurs, passer le budget de l’État de 18 à 21 milliards d’euros en un an.

En concentrant tous les pouvoirs, Kaïs Saïed risque désormais de concentrer aussi tous les mécontentements. Le Président tunisien s’isole en tournant le dos aux divers acteurs influents, ses alliés d’hier, dont l’UGTT et le front de gauche, dont il assure qu’ils ont été vomis par le peuple. S’estimant incontesté, le maître de Carthage est désormais écartelé entre les demandes sociales de son peuple et les injonctions du Fonds Monétaire International (FMI) qui conditionne l’octroi de nouveaux prêts au redressement des comptes publics.

N. Taboubi ne mâche désormais plus ses mots face au déni dont fait preuve l’hôte de Carthage. Dans de récentes déclarations, il a chargé bille en tête la Présidence qui maintient le 2è tour des législatives, jugées peu crédibles au regard d’un faible taux de participation et du boycott des forces politiques de diverses obédiences. Et menace de paralyser le pays via des grèves sectorielles à l’heure où le pouvoir d’achat de la classe laborieuse est menacé.

Face à tout cela, il n’est pas étonnant de voir la situation déjà fragile en Tunisie basculer vers un point de non-retour. K. Saïed aura-t-il le courage et la clairvoyance nécessaires pour revoir ses options clivantes ? Difficile d’avancer un quelconque pronostic dans l’immédiat.

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