Lundi, la police belge a mené une perquisition dans les locaux de l’hémicycle, la vingtième investigation en quatre jours en Belgique et la première ciblant directement des locaux du Parlement européen, selon une source judiciaire citée par Euronews.
Depuis plusieurs jours, plusieurs médias européens ont révélé les dessous de cette enquête, qui a notamment fait tomber Eva Kaili, vice-présidente du Parlement et élue socialiste grecque. Celle-ci a été arrêtée vendredi et mise en examen pour corruption, blanchiment d’argent et organisation criminelle en lien avec un pays du Golfe.
L’enquête a également conduit à la perquisition des domiciles de Marc Tarabella eurodéputé belge et Pier Antonio Panzeri, ancien député européen, social-démocrate, et président de Fight Impunity. Mis en examen, les enquêteurs ont retrouvé chez lui 600 000 euros en cash et soupçonnent l’ancien parlementaire de diriger une véritable organisation criminelle soutenue par un Etat étranger. «L’argent aurait des origines qataries et c’est d’ailleurs autour de l’Etat du Golfe que se concentre l’enquête», rapporte Le Soir. Le média belge affirme, cependant, qu’il ressort de documents judiciaires obtenus par le Morgen et divers médias internationaux que le Maroc serait également « dans le viseur de la justice ». P.A. Panzeri est soupçonné d’être « intervenu politiquement auprès de députés européens en faveur du Qatar et du Maroc, contre paiement »».
Le journal belge ajoute que la femme et la fille de l’ancien parlementaire «auraient participé « au transport de cadeaux », lesquels auraient été faits par l’ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun», rappelant que les deux hommes «se décrivent comme bons amis» sur les réseaux sociaux, et se retrouvent régulièrement en tant que coprésidents d’un organe d’échanges entre les Parlements européen et marocain.
Le Soir rappelle qu’en 2013, P.A. Panzeri a rendu visite à A. Atmoun au Maroc, en compagnie de M. Tarabella, et quelques années plus tard avec le compagnon d’E. Kaili.
