Déployées en force près de la zone verte, qui abrite notamment l’ambassade américaine et la commission électorale irakienne, les éléments de la police, débordés par les manifestants ont été renforcés par l’armée. Dès les premières heures de la journée, après l’appel aux manifestations lancé par le Comité de préparation, une foule qui protestait contre le scrutin législatif a voulu franchir les barrières pour assiéger la commission électorale jugée responsable du tripatouillage des résultats électoraux. Certains manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non à la fraude ! ».
Wael al-Jabiri, chroniqueur irakien, assure que les manifestants étaient sortis pour protester pacifiquement contre les résultats du scrutin législatif. « Ils n’ont pas attaqué les forces de sécurité mais ce sont ces dernières qui ont pris l’initiative d’ouvrir le feu sur eux », a-t-il expliqué pour la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam.
Résultat des courses, 2 tués et 125 blessés parmi les manifestants, ont rapporté les médias locaux qui ont fait état de heurts violents. Selon les agences internationales, les manifestants empêchés d’avancer ont lancé des pierres et des objets sur les forces de l’ordre.
Après le scrutin du 10 octobre, dont les résultats préliminaires ont affiché un net recul du Hachd al-Chaabi, les dirigeants de ce dernier ont dénoncé une « escroquerie » et annoncé qu’ils feraient appel des résultats définitifs, qui doivent être publiés dans les prochaines semaines. Un mouvement de contestation a été déclenché à partir du 19 octobre pour réclamer un recomptage manuel complet.
Mais les appels des uns et des autres sont restés sans suite.
« Le gouvernement irakien n’a pas répondu aux appels des protestataires de recompter les voix, en dépit des avertissements préalables des manifestants qu’ils allaient intensifier leur mouvement », a indiqué W. Jabiri.
Dans un communiqué publié vendredi, le Comité d’organisation des manifestations a accusé la Commission électorale irakienne ainsi que le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, et les Emirats arabes unis d’avoir manipulé les résultats des élections. « Nous accusons Kazimi et par derrière Abdel Wahhab al-Saidi et Hamed al-Zoheiri d’être responsables des martyrs et des blessés », peut-on lire dans le communiqué du Comité de préparation des manifestations.
Abdel Wahhab al-Saidi a été désigné par le Premier ministre irakien depuis 2020 à la tête de l’appareil de lutte contre le terrorisme, après en avoir été destitué par l’ex-Premier ministre Adel Abdel Mahdi.
Quant à Hamed al-Zoheiri, il est le commandant de la brigade spéciale chargée de la sécurité de la zone verte. Il a fait ses études militaires à la Faculté militaire de Sandherst en Grande Bretagne puis a obtenu des diplômes militaires en Jordanie et aux États-Unis.
Les doutes planent sur un rôle suspect de la part des EAU, du fait que c’est une société dont la filiale se trouve sur leur sol, qui avait pris en charge le support technique et la sécurité numérique des élections parlementaires irakiennes. La DarkMatter recrute des employés des Unités technologiques de l’armée d’occupation israélienne.
Après la mort des deux manifestants, cheikh Qaïs al-Khazaali, dirigeant de la brigades Assaëb Ahl al-Haq, l’une des composantes du Hachd, a fermement condamné le recours à la force par les forces de sécurité. « Il faut juger ceux qui ont ouvert le feu sur les manifestants… nous n’accepterons pas de cacher ceux qui ont commandé et ceux qui ont exécuté », a-t-il averti.
Demandant aux manifestants de faire preuve de retenue, Q. al-Khazaali a mis en garde contre les tentatives de partie liées à des services de renseignements de bombarder la zone verte puis d’en adosser la responsabilité aux factions du Hachd al-Chaabi.
L’ex-Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait lui aussi dénoncé le recours à la violence par qui que ce soit, et mis en garde contre « des mains perfides qui pourraient allumer la zizanie et redistribuer les cartes ».
Le Hachd al-Chaabi qui a combattu Daech avec l’aide de conseillers iraniens es Gardiens de la révolution et affiche son plein soutien à l’axe de la résistance est la bête noire des Etats-Unis. Disposant d’une grande influence en Irak, la tentation est grande de les circonscrire de la vie politique en Irak, voire de les dissoudre.
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