L’Afrique a perdu 171 milliards de dollars en une décennie à cause des actions terroristes sur le continent, a déclaré Mohamed Arrouchi, représentant permanent du Maroc auprès de l’Union africaine (UA), cité le 23 octobre par l’agence MAP. Les activités des groupes terroristes en Afrique représentent un « phénomène qui se produit rarement ailleurs », a affirmé le diplomate marocain qui s’exprimait lors d’une réunion par visioconférence du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Selon lui, ce n’est quasi-exclusivement qu’en Afrique que les terroristes étrangers, portant des idéologies extrémistes et ayant trouvé refuge sur le continent, travaillent en collaboration avec des rebelles, des séparatistes et des groupes armés non étatiques.
L’Afrique a dû payer seule les « conséquences dévastatrices » de ces « alliances néfastes », a estimé le diplomate, soulignant que ce phénomène mettait en péril la paix et la stabilité en Afrique et continuait de provoquer des déplacements massifs de populations ainsi que des pertes humaines considérables. M. Arrouchi a également dénoncé la recrudescence de la criminalité transnationale, citant les activités illégales telles que les enlèvements contre rançon, les flux financiers illicites, le trafic de drogue, la contrebande et le commerce d’armes.
Le diplomate marocain, qui a appelé à combattre « avec rigueur » ledit phénomène et lutter contre ses sources de financement, faisait référence, sans la nommer, à la crise du Sahara occidental. Depuis près de 50 ans, un conflit armé de « basse intensité » y oppose le Maroc aux séparatistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie voisine. Rabat, qui considère le Polisario comme un « mouvement séparatiste sans existence légale », prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que l’Algérie et le Polisario réclament un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Au-delà du Sahara occidental, plusieurs pays africains sont, depuis plusieurs décennies, la proie d’attaques régulières de djihadistes, de rébellions indépendantistes et de guerres civiles. Les troubles sécuritaires qui en découlent provoquent le déplacement de millions de personnes chaque année ainsi que des crises humanitaires d’ampleur.