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Confrontation russo-otanienne : Le temps se gâte entre Moscou et les pays baltes

Les relations entre Tallinn et Moscou se sont encore dégradées ces dernières heures. Après l'annonce lundi de l'expulsion de l'ambassadeur estonien de Russie, Tallinn a répondu par une mesure similaire, et Riga a également annoncé le renvoi de l'ambassadeur russe. Cette tension intervient à l’heure où l’armée russe fait des percées sur le terrain ukrainien et que les aides occidentales à Kiev se renforcent.
Le temps se gâte entre Moscou et les pays baltes

Ces dernières années, selon Moscou, l’Estonie n’a fait que détériorer les relations avec son voisin russe. Dernière goutte d’eau à faire déborder le vase : l’expulsion récente de treize diplomates russes et huit employés techniques de Tallinn. Moscou a donc répliqué par l’expulsion de l’ambassadeur estonien.

La décision russe est un coup dur pour ce dernier. Interviewé par la radio publique, il regrette que le chargé d’affaires qui restera en poste à Moscou ne puisse pas avoir accès aux mêmes sources. Elles sont pourtant plus que nécessaires en temps de guerre.

Pour répondre à la Russie, l’Estonie a donc décidé de faire de même. Le ministre estonien des Affaires étrangères a demandé aux autres pays européens de faire, eux aussi, appliquer le principe de parité. Le nombre de personnes employées dans les représentations diplomatiques russes à l’étranger est souvent disproportionné, fait remarquer le chef de la diplomatie estonienne. L’appel a été entendu par la Lettonie voisine qui vient d’annoncer, elle aussi, le renvoi de l’ambassadeur russe. Depuis le début de la guerre, les trois pays baltes font front commun.

Dans la région du Donbass, la bataille fait toujours rage. Denis Pouchiline, dirigeant russe, s’est affiché à Soledar, ville dont Moscou a revendiqué la capture il y a plus d’une semaine, et dont Kiev n’a jusqu’ici pas reconnu la perte. S’exprimant lundi à la télévision russe, au lendemain de son déplacement à Soledar le responsable a confirmé que « la ville est détruite » et qu’il ne restait « quasiment plus de bâtiments entiers ».

Selon l’armée russe, la conquête de cette cité est une étape pour encercler Bakhmout, que Moscou cherche à conquérir depuis l’été et où les deux camps sont engagés dans une bataille féroce. Selon D. Pouchiline, les combats s’y « intensifient », et les troupes russes « avancent ». Il a affirmé que des unités du groupe paramilitaire Wagner contrôlaient désormais des hauteurs stratégiques à proximité. « La situation reste assez difficile, mais nos unités avancent presque partout », a-t-il encore indiqué, relevant pour autant un « transfert massif » de troupes ukrainiennes en direction de Bakhmout.

Le jour même, les combattants séparatistes du Donetsk ont par ailleurs annoncé la prise de deux villages, Krasnopolivka et Dvouretchié, situés près de Soledar.

Dimanche soir, D. Pouchiline avait diffusé une vidéo le montrant, selon lui à Soledar, au milieu d’immeubles à la façade noircie et aux vitres soufflées.
« Il fallait comprendre s’il y avait nécessité d’y déployer des points d’aide humanitaire », y disait-il. Selon lui, « il reste très peu d’habitants » dans cette ville de quelque 11.000 âmes avant la guerre, située au nord de Bakhmout.

La capture de Soledar avait été annoncée le 13 janvier par l’armée russe, qui a, fait rare, reconnu le rôle déterminant des mercenaires de Wagner dans cette bataille. Le chef du groupe paramilitaire, Evguéni Prigojine, s’était déjà affiché aux côtés de ses hommes dans une vidéo, tournée selon lui à l’intérieur des célèbres mines de sel de la ville.

L’Ukraine n’a jusqu’à présent pas reconnu officiellement la perte de Soledar, affirmant continuer de combattre dans sa partie occidentale. Lundi encore, l’administration régionale relevait des « hostilités actives près de Bakhmout et Soledar », sans détailler.

Dimanche, Vladimir Rogov, président du mouvement « Nous sommes ensemble avec la Russie » et membre du conseil principal d’administration de la région de Zaporojié, a déclaré à RIA Novosti que les troupes russes avaient lancé une offensive près d’Orekhov et de Goulaypolé. « Le front est mobile, notamment dans les deux directions – Orekhov et Goulaypolé, qui sont toujours sous l’occupation temporaire des troupes ukrainiennes », a-t-il expliqué, ajoutant : « Nous avons l’initiative. »

A signaler que l’Union européenne a accordé un nouveau financement de 500 millions d’euros pour des fournitures d’armements à l’Ukraine, et 45 millions d’euros pour la formation des militaires ukrainiens dans l’UE, a appris l’AFP de sources diplomatiques. Ces deux allocations financées par la Facilité européenne pour la paix ont été validées par les ministres des affaires étrangères européens réunis à Bruxelles, à l’issue d’un entretien en visioconférence avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

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