Après la reprise du village d’Andriïvka et de Klichtchiïvka, « la ligne de défense de l’ennemi a été percée », a déclaré O. Syrsky, cité par le centre de presse de l’armée ukrainienne. « La situation générale dans la zone demeure compliquée » et « des combats acharnés près de Bakhmout se poursuivent », a toutefois précisé le militaire.
L’Ukraine a lancé une contre-offensive en juin après avoir reçu des armements occidentaux et formé de nouveaux bataillons. Mais son armée bute toujours sur des lignes défensives construites par les Russes, composées notamment de champs de mines et de pièges antichars.
Le Président ukrainien reconnait que la contre-offensive se déroule au ralenti et que les gains restent pour le moment bien maigres pour en tirer une quelconque gloriole. En dépit de cette réalité, le général Mark Milley, chef d’état-major américain, persiste à croire que la contre-offensive ukrainienne « n’a pas échoué », infirmant les analyses de nombre d’observateurs, y compris US. « Cette offensive, bien que lente, plus lente que prévue, est restée constante », a encore estimé le haut gradé de l’US Army dans une interview à CNN, assurant que les Ukrainiens disposaient encore « d’une importante force de frappe ». Le général a toutefois concédé qu’il « faudra beaucoup de temps » pour parvenir à l’objectif du président ukrainien Volodymyr Zelensky « de virer tous les Russes » du pays. Ces propos font écho à ceux tenus par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan qui, dans une interview à un groupe média allemand publiée ce dimanche, a prévenu qu’il fallait « se préparer à une longue guerre ».
V. Zelensky sera reçu ce jeudi à la Maison Blanche pour de nouvelles discussions avec le président Joe Biden sur le soutien à Kiev contre l’invasion russe. Ce déplacement intervient à l’heure où le Congrès US débat d’une nouvelle enveloppe de 24 milliards de dollars d’aide militaire pour Kiev. V. Zelensky devrait d’ailleurs se rendre au Capitole pour y rencontrer le leadership républicain et démocrate.
En tout cas, l’ancien Président Donald Trump n’a pas hésité à tacler Kiev et les médias qui couvrent d’éloges la contre-offensive. Aux yeux du milliardaire qui entend revenir à la Maison Blanche, tout ce qu’assure le camp occidental sur une quelconque victoire sur la Russie est faux. A ses yeux, il est temps de faire taire les armes et de négocier avec Moscou. D. Trump a reproché à Kiev de ne pas avoir su négocier une sortie de crise rapide, lors d’un entretien sur NBC. L’ancien Président américain a affirmé que Kiev aurait pu trouver un accord qui aurait épargné des milliers de vies, mais n’a pas su saisir l’opportunité. « Cela aurait pu être négocié. Ils auraient pu parvenir à un accord avec la perte de territoires à une échelle moindre qu’aujourd’hui, soyons honnêtes. Ils auraient pu parvenir à un accord et personne ne serait mort », a-t-il ainsi expliqué.
Les négociations auraient notamment pu porter sur la Crimée, a glissé l’ancien locataire de la Maison-Blanche. Un tel accord aurait permis aux autorités de Kiev de sauver le pays, alors que son avenir est aujourd’hui baigné d’incertitudes, a-t-il encore ajouté.
D. Trump a par ailleurs répété qu’il mettrait fin au conflit en 24 heures s’il était élu pour un nouveau mandat en novembre 2024. Vladimir Poutine avait d’ailleurs salué la volonté de paix de l’ancien dirigeant américain récemment. Un signe encourageant selon le futur candidat.
« Je suis content qu’il dise cela. Cela veut dire que j’ai raison. Je l’inviterai dans une pièce, j’inviterai Zelensky dans la même pièce et nous travaillerons sur un accord », a ainsi déclaré D. Trump.
Le milliardaire américain a encore affirmé qu’il avait eu « une bonne relation » avec le maitre du Kremlin lorsqu’il était au pouvoir, même s’il s’est montré très ferme sur certains points, freinant en particulier la construction du Nord Stream.
Fin juillet, D. Trump avait déjà tenu les mêmes propos même si cela avait déplu « aux médias Fake News ». Il avait souligné que le dialogue était indispensable entre deux puissances nucléaires comme la Russie et les États-Unis.