L’AAPI a fait savoir que depuis la signature des Accords d’Abraham, le commerce et les investissements ont significativement progressé entre Israël et tous les pays membres. En effet, le commerce total entre les signataires des Accords a atteint 3,47 milliards de dollars en 2022, contre 1,905 milliard de dollars en 2021 et 593 millions de dollars en 2019.
Chaque pays signataire possède des avantages comparatifs distincts et peut ainsi apporter des capacités uniques aux initiatives conjointes, explique le récent rapport. Ces capacités, associées à la situation stratégique de la région, ouvrent une multitude de possibilités qui, si elles sont saisies, peuvent changer la vie de millions de personnes à travers le monde. De plus, des relations économiques renforcées justifient davantage le renforcement des relations sécuritaires et diplomatiques.
Selon une analyse effectuée par la Rand Corporation, citée dans le rapport, un accord de libre-échange plurilatéral entre Israël, le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan augmenterait d’au moins 2,2% le PIB de chaque pays, créerait des centaines de milliers d’emplois et générerait des milliards de dollars d’activité économique nouvelle pour chaque pays. En outre, cette analyse, qui englobait également l’Égypte, la Jordanie et le Kosovo, suggère que l’augmentation en pourcentage du PIB de chaque pays serait comprise entre 3,3% et 7,2%. Cependant, ces chiffres pourraient connaître une augmentation considérable et plus importante si les États-Unis étaient inclus.
En juin 2022, l’Union européenne (UE), l’Égypte et Israël ont convenu d’augmenter de manière significative les exportations de gaz israélien vers l’Europe via l’Égypte, offrant ainsi à l’UE une alternative fiable au gaz russe, tout en renforçant la coopération économique entre l’Égypte et Israël. Cet accord annonce, selon l’AAPI, une future collaboration énergétique à travers des cadres tels que le Forum du gaz en Méditerranée orientale, notant que les réserves de gaz en Méditerranée orientale sont estimées à environ 345 billions de pieds cubes, suffisantes pour répondre aux besoins nationaux et aux exportations vers l’Europe, contribuant ainsi à compenser la perte du gaz russe suite à son invasion de l’Ukraine. La coopération peut également englober le domaine des énergies renouvelables, poursuivent les analystes de l’institut, affirmant que la région voit naître de nouvelles initiatives avec une participation internationale.
En novembre 2021, la Jordanie, Israël et les Émirats arabes unis ont signé un mémorandum, supervisé par les États-Unis, pour développer le projet Prosperity Green/Blue, qui permettra à la Jordanie d’utiliser ses vastes étendues désertiques pour fournir de l’énergie solaire à Israël, tandis qu’Israël fournira à la Jordanie jusqu’à 200 millions de mètres cubes d’eau dessalée. De plus, le Maroc a investi massivement dans des projets d’énergie solaire et dispose d’une liaison par câble électrique vers l’Europe, ont-ils soutenu.
D’après le rapport, avec la progression et l’amélioration des technologies solaires et de l’hydrogène vert, la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) peut devenir une source fiable pour les besoins en énergie renouvelable. D’un autre côté, des projets agricoles commerciaux communs peuvent être établis, impliquant des entreprises agricoles de premier plan telles que le groupe marocain OCP ainsi que des agences d’investissement des pays signataires. « Les avantages comparatifs uniques des pays des Accords, tels que le Maroc, le plus grand producteur mondial de phosphates, et les technologies agricoles de pointe et la gestion de l’eau en Israël, peuvent servir de base à de telles collaborations », indiquent les analystes.
Ils précisent en ce sens que de tels projets contribueraient à aider les pays membres à atteindre leur objectif commun en termes de lutte contre l’insécurité alimentaire et à compenser les pénuries créées par la guerre en Ukraine, améliorant ainsi la vie des citoyens et prévenant l’instabilité politique.
Enfin, les Accords d’Abraham ont créé l’opportunité d’une coopération transformative entre les pays membres dans les domaines de l’innovation, de la technologie et de l’entrepreneuriat des start-ups. Une telle coopération peut aider chaque pays à accélérer son écosystème de start-ups et à progresser vers des objectifs nationaux en matière de croissance économique, de diversification, d’investissements étrangers, de leadership technologique et d’action climatique. Par ailleurs, des liens renforcés entre les écosystèmes de start-ups renforceraient la prospérité régionale, la stabilité, la résilience, le développement durable et la paix entre les peuples.