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Classement démocratique du Maroc : Pas de fin de cycle pour le « régime hybride »

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Le nouveau rapport émanant de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA), organisation intergouvernementale basée à Stockholm, a affirmé que les gouvernements démocratiques du monde entier sont en déclin. Dans ce paysage, le Maroc s’arcboute dans la case des « Etats hybrides ».
Classement dans le « régime hybride »

Intitulé «The State Of Democracy In Africa And The Middle East 2021 : Resilient Democratic Aspirations and Opportunities for Consolidation», il ajoute que ces gouvernements sont contrariés par des problèmes allant des restrictions imposées à la liberté d’expression, au manque de confiance dans la légitimité des élections.

Le rapport a classé le Maroc parmi les régimes hybrides, avec un certain nombre de pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Entre les années 1975 et 2003, le Royaume était parmi les régimes autoritaires, comme c’est le cas pour la plupart des pays de la région, avant de passer depuis dans la catégorie des pays hybrides.

Au Maghreb, à la différence du Maroc, le rapport considère l’Algérie comme un État autoritaire. Le pays a avancé vers la catégorie des états hybrides en 2002, avant de revenir à celle des régimes autoritaires, rappelle-t-on. Quant à la Tunisie, le pays de la Révolution du Jasmin est passé d’un État autoritaire à un État avec une démocratie faible en 2011, avec le renversement du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Depuis 2018, la Tunisie se classe dans la catégorie des pays aux performances démocratiques moyennes.

Enfin, la Libye  est classée en 2012 et 2013 comme pays à faible démocratie, est revenu aussi à la catégorie réunissant les régimes autoritaires. Le rapport n’inclut pas la Mauritanie.

«En Afrique du Nord, la Tunisie est le seul régime démocratique de la région. Il existe un régime hybride (Maroc) et cinq régimes autoritaires (Algérie, Égypte, Libye, Soudan du Sud et Soudan). La région a connu deux changements importants qui offrent la possibilité de progrès démocratique dans les années à venir», indique le rapport, faisant référence à la démission de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika et de l’ancien président soudanais Omar Hassan El-Bechir.

Ses rédacteurs expliquent toutefois que «les arrestations, l’emprisonnement et parfois les meurtres de journalistes dans l’exercice de leurs fonctions se poursuivent dans la plupart des régimes autoritaires et hybrides (Égypte, Érythrée, Éthiopie, Maroc, Somalie et Ouganda)». Ainsi, «188 journalistes ont été arrêtés en Algérie, Bahreïn, Iran, Jordanie, Maroc et en Palestine dans le cadre des tentatives du gouvernement pour contrôler ce qui se dit sur la pandémie du coronavirus».

Le rapport ajoute que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord reste «l’une des régions les moins démocratiques du monde». Il souligne que la structure des systèmes électoraux dans la région a des répercussions sur les résultats des élections.

Dans le cas marocain, le document rappelle que le 8 septembre dernier, des élections communales, régionales et législatives ont eu lieu. «A cette époque, les rassemblements de plus de 50 personnes dans des lieux clos et de plus de 100 personnes à l’extérieur étaient interdits, ce qui limitait les options de campagne, sans oublier la question de la participation (bien que la participation ait dépassé les attentes de 50%)», note-t-il.

Au niveau mondial, le rapport a montré que le déclin de la démocratie mondiale comprend la remise en cause des résultats électoraux crédibles, les restrictions des libertés et des droits sur Internet ainsi que la corruption insoluble et la montée des partis d’extrême droite. Les indicateurs de l’état mondial de la démocratie montrent que les régimes autoritaires ont renforcé leur répression, 2021 étant la pire année jamais enregistrée, alors que plus des deux tiers de la population mondiale vivent désormais dans des démocraties en déclin ou des régimes autoritaires et hybrides.

Cependant, le rapport souligne qu’il y a des signes de progrès. Les gens se rassemblent de manière innovante pour renégocier les termes des contrats sociaux, poussant leurs gouvernements à répondre aux exigences du XXIe siècle, de la création de garderies communautaires en Asie aux libertés reproductives en Amérique latine. Les gens s’organisent avec succès en dehors des structures traditionnelles, comme les partis, en particulier les jeunes pour des protestations qui vont de la justice climatique aux droits autochtones.

 

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