A Rabat, la marche a été empêchée par le déploiement d’un dispositif policier important. Encerclés par les forces de police, les membres de la CDT et leurs sympathisants ont été bloqués devant le siège du syndicat, au centre-ville de Rabat. Réunis, dimanche 19 février, pour dénoncer une inflation galopante en 2022 qui se poursuit aussi en 2023, en s’aggravant, les manifestants donnent en exemple la flambée du prix de la viande rouge, passée de 70 dirhams le kilo à 110 dirhams) en l’espace de quatre mois.
Othmane Baqa, secrétaire général de la CDT à Rabat, pointe la responsabilité du gouvernement : « Ces politiques ont fermé les yeux sur les grands agriculteurs, les grands commerçants, ont exporté la majorité des légumes et des fruits. Et le citoyen marocain, qui a produit ces richesses, voit des prix exacerbés quand il va au marché. Les politiques publiques mettent en danger la sécurité alimentaire de la nation marocaine. »
En dépit de l’interdiction de manifester que les sections de la CDT ont reçue dans certaines villes, le syndicat affirme qu’il poursuivra sa campagne de mobilisation, tout en critiquant la « passivité » du gouvernement face aux effets de « cette crise sociale suffocante ».
A l’approche du ramadan, le gouvernement tente de limiter la baisse du pouvoir d’achat en augmentant les subventions consacrées au blé, au sucre et au gaz. Et en agissant sur le marché des légumes et fruits qui ont atteint des sommets. Mais la réaction de l’Exécutif est encore loin de pouvoir juguler la crise sociale induite par un coût de la vie de plus en plus cher.
La CDT n’agit pas seule. En effet, le même jour, plusieurs associations et syndicats ont appelé à des manifestations contre de base. Le collectif Front social marocain, composé de partis d’extrême gauche, de syndicats et d’ONG, a également annoncé en début de semaine d’autres manifestations pour dénoncer l’inflation. Des manifestations qui coïncideront avec la commémoration du 12ème anniversaire des manifestations du 20 février, déclenchées lors du printemps arabe.
Les tomates, les oignons et les pommes de terre ont vu leurs prix presque tripler ces dernières semaines. Ces dernières semaines, la baisse du pouvoir d’achat très médiatisée, y compris via les réseaux sociaux, poussent nombre de citoyens à s’en prendre vivement à l’actuelle équipe aux affaires. Des appels pressants sont ainsi fait en direction du Roi pour qu’il restaure l’ordre au niveau des circuits économiques qui génèrent l’exclusion d’un grand nombre de la population.