Dans son allocution retransmise par la télévision, avec une coupure inopinée, exception faite de la chaine Al Mayadeen, le nouveau chef du Hezbollah a tenu à saluer la mémoire du martyr sayed Hachem Safieddine, président du Bureau exécutif du Hezbollah « celui qui jouissait d’un sens de l’organisation aigue, avait une vision perçante, et prenait soin des résistants tout en exauçant les besoins du front, et l’homme de confiance de Sayed martyr Nasrallah » . Il a aussi rendu hommage au martyr Yahia Sinwar, chef du bureau politique du Hamas « l’icône de l’héroïsme, celui qui s’est élevé en martyr dans un combat jusqu’au dernier souffle ». Il s’est par la suite adressé au Sayed Hassan Nasrallah qui « restera à jamais la bannière de la résistance, le bien-aimé du peuple, l’annonciateur de la victoire, la destination de ceux qui aspirent à une vie digne.»
Sur le programme du nouveau patron du Hezbollah, il a assuré que « son programme d’action s’inscrit dans la continuité ». Et d’ajouter, pour lever tout équivoque : « Nous continuerons à exécuter les plans de la guerre mis au point par notre leader sayed Nasrallah de concert avec le commandement de la résistance.» Il a relevé que le soutien à Gaza est « une obligation pour affronter le danger d’Israël pour la région toute entière à commencer par Gaza. Tout le monde devrait soutenir Gaza » et contrer le projet « américano-israélien, pleinement adopté par les USA ».
« Nous sommes confrontés à l’horreur, à la brutalité et à la criminalité dans leurs limites extrêmes. Il ne nous est absolument pas permis de rester immobile et de regarder, mais nous devons plutôt y faire face. Il est vrai que cette confrontation implique douleur et sacrifices, mais imaginez que s’il n’y avait pas eu de confrontation, que ce serait-il passé ? Ils veulent que nous devenions soumis et dominés, pour contrôler nos vies, notre avenir et celui de générations futures », a-t-il tenu à rappeler. Et d’ajouter que « cette confrontation révélera que les valeurs occidentales, celles qui nous parlent des droits de l’homme, de l’enfance et de la femme, sont mensongères. Toutes ces valeurs sont tombées, parce qu’elles sont aux côtés des sauvages. Ces valeurs sont réservées à ceux qui y croient et croient qu’ils sont les maîtres du monde au niveau de l’orientation et de l’éducation. Ces gens sont la pourriture de l’humanité en raison des mauvaises actions qu’ils commettent. » Certains disent qu’Israël a été provoqué, a-t-il lancé. Mais, a-t-il tenu à clarifier, qu’« Israël n’a pas besoin de prétexte pour lancer ses agressions. L’Histoire en témoigne. Les résolutions internationales n’ont pas sorti l’ennemi israélien mais c’est la résistance qui l’a fait. Depuis 2006, l’ennemi israélien a violé 36 mille fois l’espace aérien et maritime libanais ».Comme il a révélé que quelques jours après Déluge d’al-Aqsa, « il y avait des discussions sérieuses entre l’entité et les USA pour frapper le Hezbollah. C’est par la résistance que nous pouvons torpiller le projet israélien et nous sommes capables de le faire ». Ajoutant que Benyamin Netanyahu avait dit « dès le début de son offensive contre le Liban qu’il veut imposer un nouveau Moyen-Orient. Aujourd’hui, à Gaza, au Liban et dans la région nous faisons face à un grand projet voulu par Israël, les USA et l’Occident (…) C’est une guerre israélienne, américaine, occidentale et mondiale pour éliminer la résistance. »
C. N. Qassem est revenu sur la guerre. « Nous l’avions dit à plusieurs reprises que nous ne voulions pas la guerre, comme le disait notre Sayed, mais que nous y sommes toutefois disposés si elle nous est imposée et nous combattrons avec dignité. Nous ne combattons pour personne ni à la place de personne, mais pour défendre le Liban, libérer notre terre et en soutien à Gaza. Notre projet est celui d’avoir un pays indépendant et d’empêcher les USA et Israël de nous contrôler », a-t-il martelé. Il a reconnu l’aide apporté par l’Iran au Hezbollah. Mais un cet allié « ne veut rien de nous en échange » , a-t-il tenu à préciser. « Nous serons ravis si un Etat arabe voudrait nous aider pour lutter contre Israël. Quand un Etat arabe a-t-il proposé des armes, et nous les avons refusées ?», s’est-il interrogé. Saluant le rôle assumé par l’Iran, il n’a pas manqué de faire référence aux résistances irakienne et yéménite qui restent solidaires de la lutte engagée contre l’entité sioniste sur les fronts palestinien et libanais.
Revenant sur la frappe des pagers et des talkiewalkies qui a affecté des milliers dont des combattants et des civils, il a tenu à remettre les choses à l’endroit. En rappelant que les capacités du Hezbollah « demeurent importantes ».
Et de souligner, dans ce même registre « la capacité du Hezbollah à déployer les rampes des projectiles en dépit des raids aériens sans répit est exceptionnelle. Nous combattons avec honneur. Nous frappons leurs sites militaires et les soldats alors qu’ils frappent les cibles civiles. » Autant dire que « la résistance est forte », elle qui « a pu faire parvenir un drone jusque dans la chambre à coucher de Netanyahu (…) Nous faisons mal à l’ennemi. Le fait que nous sommes parvenus à cibler la base Benyamina en est la preuve. Il en est de même pour le ciblage de Haïfa, Safed et d’autres. » Dans « la bataille des braves » menée sur tous les fronts libanais, il a rappelé à l’ennemi israélien qu’il sera défait « parce que c’est notre terre et notre peuple nous soutient. Sortez de notre terre pour réduire vos pertes sinon vous paierez un prix sans précédent. Comme nous avons été victorieux en juillet 2006 nous vaincrons. Nous resterons puissants. »
A l’endroit de l’ambassadrice américaine, il n’a pas été tendre, non plus, en lui disant que « ni toi ni ceux qui sont avec toi ne verront la défaite de la résistance, même dans vos rêves. Le Hezbollah sortira plus fort de cette bataille. » Enfin, il est revenu aux assurances déjà formulées par le défunt sayed H. Nasrallah en soulignant que « le temps des défaites et révolu, c’est le temps des victoires. Nous vaincrons, par la patience et la persévérance. » Un puissant message adressé aux combattants sur le front, à la société libanaise comme aux ennemis du Liban…