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Brouille maroco-espagnole : Madrid lance des signaux contradictoires vers Rabat

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Madrid qui n’a toujours pas trouvé le Sésame pour revenir dans les petits papiers des décideurs marocains, le coup de froid avec Rabat s’inscrivant dans la durée, multiplie les signaux, pas tous réconfortants, à l’endroit du Maroc. Ainsi, si le chef de la diplomatie espagnole a exprimé à l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental son soutien, l’état-major espagnol n’a pas hésité à déléguer à de hauts gradés de l’Ejercito la gestion du dossier des Iles revendiquées par le Maroc au même titre que les Présides de Sebta et Melillia.

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, s’est réuni vendredi avec Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental.
Cette rencontre entre les deux diplomates s’est déroulée à Rome, en marge de la 7e édition du Dialogue méditerranéen.«Je l’ai félicité pour sa nomination et lui ai fait part de l’engagement de l’Espagne, membre du Groupe des amis du Sahara occidental, à l’aider à relancer le dialogue», a écrit Albares sur Twitter.
Des sources diplomatiques espagnoles ont indiqué à l’agence Europa Press que le chef de la diplomatie espagnole a réitéré la volonté de Madrid de collaborer étroitement avec S. De Mistura en vue de «promouvoir la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable».
J.L. Albares a proposé de «faciliter la tâche» de l’envoyé personnel d’Antonio Guterres, soulignant que par le passé l’Espagne avait mis des avions à disposition des émissaires de l’ONU lors de leurs déplacements dans la région, ajoutent les mêmes sources.
Un mois après sa prise de fonction, la marge de manœuvre de S. De Mistura semble bien étroite au regard du rejet par le Polisario et du cessez-le-feu et du retour à la dynamique des tables rondes inaugurées par Horst Köhler en 2018. Cela sans parler du mentor des séparatistes, l’Algérie en l’occurrence, qui cherche par tous les moyens à isoler le Maroc, y compris en soufflant tantôt le chaud, tantôt le froid.
Au-delà du dossier saharien dans lequel l’Espagne est impliquée es qualité d’ancienne puissance coloniale qui a bénéficié du « charcutage » du Maroc, on relève que l’establishment ibérique reste assez frileux dès lors qu’il est question d’évoquer la situation des Présides occupés et des îlots qui s’y rattachent. La preuve, de hauts gradés de l’armée espagnole ont rendu visite aux troupes installées aux îles Vélez de la Gomera, Alhucemas et Chafarinas. Conduite par le général Enrique Millán Martínez, chef de la direction des casernes de l’armée, la délégation qui comprend deux autres commandants, ont inspecté ces présides afin de «connaître et d’étudier les possibilités d’améliorer la qualité de vie (Sic !)» des militaires déployés dans ces zones stratégiques pour l’Espagne.
Or les médias espagnols interprètent les choses autrement puisque on évoque le lancement par l’armée ibérique d’un plan de renforcement de sa présence sur ces îles. En mai dernier, sous prétextant l’exode massif de Marocains vers Sebta, un rapport de l’armée de terre et du ministère de la Défense, avait préconisé une réactualisation des moyens de communication afin d’ «éviter des problèmes dans la préservation de la souveraineté espagnole».
Mais il faut aussi relever que le contexte de ce déplacement médiatisé est assez singulier depuis que le ministère des Affaires étrangères avait adressé une lettre de protestation à l’ambassade du Maroc à Madrid contre l’installation d’une ferme piscicole. L’establishment espagnol devant rassurer l’opinion, surtout celle considérée comme marocophobe, sur ce dossier,-la ferme piscicole, ayant été installée récemment par une entreprise marocaine près des îles Chafarinas-, il fallait réagir. Et la première réaction a consisté, pas plus tard qu’il y a quelques jours, par l’envoi la du patrouilleur Infanta Cristina de la Marine espagnole près des îles. Une présence relevée par les médias qui évoquent une mission de «surveillance».
Madrid entend se rappeler au souvenir de Rabat en envoyant des signaux qui cachent à peine leur véritable teneur. A la pression diplomatique s’ajoute une autre militaire. En face, le Maroc reste dans son attitude stoïque. Le message subliminal ayant déjà fait son chemin au sein de l’establishment espagnol. Et ce qu’il dit se veut des plus clairs: un partenariat stratégique entre voisins se mérite.

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