A La Haye, quarante États et trois organisations multilatérales vont se succéder cette semaine, à la barre pour plaider devant la CIJ, la plus haute instance judiciaire de l’ONU. C’est désormais au tour des Palestiniens de prendre la parole. Sans surprise, ils ont dénoncé la politique israélienne. Amar Hijazzi, ambassadeur palestinien à La Haye, a estimé que la privation de l’aide humanitaire et la famine qui menace Gaza s’inscrivent dans une campagne plus large d’Israël pour empêcher l’autodétermination palestinienne.

« Pour mettre en œuvre cette politique, Israël a mené une campagne incessante d’effacement du peuple palestinien. Sa démographie, sa présence matérielle, son identité nationale, son histoire, son patrimoine et son humanité même. Cette campagne d’effacement a été la marque principale de la Nakba qui a débuté en 1947 et dont les chapitres les plus sombres se déroulent encore sous nos yeux et les vôtres », a-t-il plaidé.

Israël, de son côté, a choisi de ne pas venir à La Haye. Au moment où les 15 juges faisaient leur entrée dans la salle d’audience à La Haye, Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, tenait une conférence de presse en ligne depuis Israël. « Israël a décidé de ne pas participer à ce cirque. Il s’agit d’une nouvelle tentative de politisation et d’abus du processus judiciaire pour persécuter Israël. L’objectif est de priver Israël de son droit le plus fondamental à se défendre. Ce n’est pas Israël qui devrait être jugé, mais l’ONU et l’Unwra (l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) » a-t-il déclaré aux journalistes. « L’ONU est devenue une organisation corrompue, anti-israélienne et antisémite. »

Israël a promulgué une loi interdisant à l’agence subsidiaire de l’ONU, d’opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d’avoir participé à l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » menée par Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Des enquêtes indépendantes indiquent qu’Israël n’a pas fourni de preuves concernant ces allégations. « En tant que puissance occupante, l’État d’Israël doit fournir des services ou faciliter leur fourniture — y compris par l’intermédiaire de l’Unrwa – à la population qu’il occupe », a déclaré lundi dans un communiqué Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa. Vendredi 25 avril, il avait dénoncé « une famine provoquée par l’homme et motivée par des raisons politiques ». Les audiences doivent se poursuivre jusqu’à vendredi 2 mai.

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