Nommé chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique en 2019, Hossein Salami a été tué, avec d’autres hauts gradés de l’armée iranienne, dans les frappes israéliennes menées dans la nuit du 12 au 13 juin. Lors de sa dernière apparition, le général inspectait une usine de fabrication de missiles balistiques.
À la tête du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) – force militaire fondée en 1979 et chargée de protéger le régime contre toute menace intérieure ou extérieure – le général H. Salami a été visé par les raids israéliens sur Téhéran. Sa mort a été confirmée par les médias d’État iraniens. En janvier 2025, il apparaissait dans une vidéo publiée par la télévision d’État iranienne, inspectant une base de missiles souterraine.
Fidèle à sa rhétorique, il y mettait en garde les ennemis de l’Iran contre la réponse implacable des Gardiens à toute attaque étrangère. Une figure centrale Né en 1960 à Golpayegan, dans la province d’Ispahan, H. Salami avait rejoint les Gardiens de la Révolution dès le début de la guerre Iran-Irak (1980-1988), alors qu’il étudiait l’ingénierie mécanique à l’Université des sciences et technologies d’Iran. Il avait également obtenu un master en gestion de la défense. Il a successivement commandé la division Karbala, la division Imam Hussein, puis les forces navales du CGRI pendant le conflit. De 1992 à 1997, il a dirigé l’université militaire du CGRI avant d’occuper des fonctions opérationnelles majeures, notamment au sein du quartier général interarmées. Entre 2005 et 2009, il prend la tête de la force aérospatiale du CGRI, supervisant le développement du programme balistique iranien, puis devient le numéro deux de l’organisation de 2009 à 2019. Le 21 avril 2019, il est nommé commandant en chef par l’Ayatollah Ali Khamenei, au moment où le CGRI est officiellement désigné comme organisation terroriste par les États-Unis.
Figure médiatique proche du guide suprême, il était visé par des sanctions américaines, de l’ONU et européennes pour son rôle dans les répressions internes et les programmes militaires iraniens. À la tribune ou devant les caméras de la télévision d’État, il était connu pour ses discours enflammés, notamment contre Israël. « Si vous commettez la moindre erreur, nous ouvrirons les portes de l’enfer pour vous », avait-il déclaré en mai 2025, en réponse aux menaces israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes. En avril 2024, c’est lui qui ordonnait, face caméra, le lancement d’une offensive de missiles et drones iraniens contre Israël, une première revendiquée par Téhéran. Il avait aussi marqué les esprits en 2018 en conseillant à Benjamin Netanyahou de « s’entraîner à nager dans la mer Méditerranée », en allusion à une hypothétique disparition d’Israël.
Conseiller stratégique Chef d’une force estimée à plus de 150 000 membres, disposant de ses propres branches terrestres, navales, aériennes et de renseignement, H. Salami siégeait également au Conseil suprême de sécurité nationale, où il participait à la définition des lignes directrices de la politique militaire et étrangère de la République islamique. Il a joué un rôle actif dans les actions de la Force Al-Qods en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen.