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Berlin décline sa stratégie de sécurité : Moscou et Pékin dans le viseur

Le gouvernement allemand est venu en force pour présenter lors d'une conférence de presse la première stratégie de sécurité nationale. Le projet présenté en présence du chancelier Olaf Scholz et quatre de ses ministres figurait dans le contrat de coalition signé à l'automne 2021. Sa nécessité a été renforcée par la guerre contre l'Ukraine.
Berlin décline sa stratégie de sécurité

« La sécurité au XXIe siècle, ça n’est plus seulement le militaire et la diplomatie. C’est trouver des médicaments essentiels dans sa pharmacie, ne pas être espionné par la Chine sur le net, ou ne pas être manipulé par des robots russes sur les réseaux sociaux, avoir de l’eau chaude et de qualité pour se doucher. » Annalena Baerbock, ministre écologiste des Affaires étrangères, l’a souligné avec des exemples concrets. La première stratégie de sécurité nationale formulée par l’Allemagne implique de nombreux domaines : la défense militaire, les catastrophes naturelles, la sécurité intérieure, la cybercriminalité, l’environnement, ou encore la souveraineté économique pour des biens essentiels.  

Le texte a quelques mois de retard en raison de désaccords au sein de la coalition au pouvoir. Il est moins ambitieux que prévu. Les Verts se sont opposés à un Conseil de sécurité national rattaché à la chancellerie, perçu comme une perte d’influence par le ministère des Affaires étrangères.

Sans surprise, la Russie est hissée au rang de « plus grande menace pour la paix et la sécurité ». L’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022 a marqué un « changement d’époque » pour la politique étrangère et de défense allemande, selon Olaf Scholz. Elle doit entraîner un réarmement du pays. L’Allemagne débloque 4 milliards d’euros pour acquérir le système de défense antimissiles balistiques israélien Arrow. Par ailleurs, le pays confirme sa volonté de consacrer 2% de son PIB à la défense, bien que la trajectoire financière reste encore floue.

La stratégie de sécurité cible aussi la Chine. La visite d’une délégation chinoise à Berlin menée par le Premier ministre Li Qiang la semaine prochaine servira de test. La stratégie du gouvernement allemand estime que Pékin, bien que « partenaire de l’Allemagne, agit à l’encontre de nos intérêts et valeurs ». Malgré tout, Olaf Scholz se veut plus pragmatique que sa ministre des Affaires étrangères.

Premier partenaire économique de l’Allemagne et marché vital pour son puissant secteur automobile, la Chine a longtemps été ménagée par l’Allemagne, qui a toutefois durci le ton depuis plus d’un an face aux menaces visant Taïwan et les persécutions contre les Ouïghours. Berlin s’aligne sur la doctrine de l’Union européenne qui ne cherche pas à se « couper » complètement de la Chine, mais à réduire les risques.

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