En annonçant sa décision, le premier ministre israélien a confirmé que « la confiance entre lui et Gallant était rompue », évoquant l’existence de « grands écarts entre eux dans la gestion de la guerre ».
Il a souligné que « ces écarts étaient accompagnés de déclarations et d’actions qui entrent en conflit avec les décisions du gouvernement et du cabinet », ajoutant que « la crise de confiance entre lui et Gallant est devenue publique et ne permet pas de gérer correctement la bataille . Il est impossible de continuer de cette manière ». Et de poursuivre que « la crise a attiré l’attention du public d’une manière inacceptable, et le pire est qu’elle est parvenue à la connaissance de nos ennemis qui en ont profité et en ont grandement bénéficié. »
En dépit de son lâchage, Y. Gallant a exprimé son « engagement envers la sécurité d’Israël ». Il a identifié trois points de friction majeurs avec B. Netanyahou : la question de la conscription universelle, qu’il considère comme « fondamentale pour notre existence », le retour des otages qu’il estime possible « moyennant des compromis, parfois douloureux », et la nécessité d’une commission d’enquête nationale sur les événements du 7 octobre.
Le Forum des familles de prisonniers israéliens ne se laisse pas bercer d’illusions en affirmant que B. Netanyahu « tente de faire obstacle à l’accord sur les prisonniers en limogeant Gallant ».
Yaïr Lapid, chef de l’opposition israélienne et du parti « Il y a un avenir » a qualifié ce limogeage « d’acte insensé », soulignant que « Netanyahu vend la sécurité d’Israël et des soldats de l’armée au nom d’une survie politique ridicule » appelant « les partisans de son parti et tous les Israéliens à descendre dans la rue pour protester ».
Benny Gantz, chef du parti State Camp et membre démissionnaire du Cabinet, a considéré le limogeage de Y. Gallant comme « une politique au détriment de la sécurité d’Israël ». Quant à Avigdor Lieberman, chef du parti « Ysrael Beiteinu », il a réclamé lui de remplacer B. Netanyahu. « Si le fait de remplacer un ministre de la Défense est possible en pleine guerre, alors il est également possible de remplacer un Premier ministre qui a échoué dans son poste », a-t-il martelé..
Quant au sinistre Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, il a félicité Netanyahu pour le limogeage de Y. Gallant.
La chaîne israélienne Kan a rapporté qu’il y aurait des « répercussions très importantes » au limogeage de Gallant, ajoutant que « le chef du Shin Bet, Ronen Bar, le chef d’état-major de l’Armée, Herzi Halevy, et Gallant, sont désormais en confrontation directe avec Netanyahu ». De son côté, et dans le même contexte, la Douzième chaîne a rapporté que « Netanyahu et le nouveau ministre de la Guerre, Israel Katz, dirigent le processus de remplacement du chef d’état-major et des chefs des services de sécurité ».
Les médias israéliens ont cité une source du bureau de B. Netanyahu qui aurait lié « les enquêtes (concernant les fuites du bureau du Premier ministre) au limogeage de Gallant « .
Suite à l’annonce par B. Netanyahu du renvoi de Gallant de son poste, des appels ont été lancés parmi les colons pour protester contre cette décision, tandis que la police a fermé les routes autour de la maison de Netanyahu dans la ville sainte d’al-Qods occupée, en prévision des manifestations. Des manifestations ont été organisées dans la plupart des régions israéliennes, notamment à Tel Aviv, où les manifestants ont bloqué la rue Ayalon, et des affrontements ont éclaté avec la police. Les manifestants scandent contre Netanyahu en criant : « Traitre », ont rapporté les médias.