Lundi soir, l’armée israélienne a mené une frappe aérienne contre un rassemblement de personnes qui achetaient du pain devant un refuge pour Palestiniens déplacés dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la Bande de Gaza, tuant au moins cinq personnes et en blessant plusieurs autres. « Cinq personnes sont tombées en martyrs et d’autres ont été blessées à la suite d’une frappe aérienne israélienne sur un rassemblement de personnes devant l’école Al-Fakhura (utilisée comme abri) à Jabalia », a déclaré Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile palestinienne. Le raid aérien israélien avait visé un point de vente de pain à Jabalia, près de cette école.
La guerre qu’Israël mène actuellement contre la Bande de Gaza a tué près de 40 800 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 94 200 autres, selon les autorités sanitaires locales.
A signaler que le bureau du Premier ministre s’en est pris à Yoav Gallant, ministre de la Défense, en disant qu’ « il a perdu la tête ». Selon la chaine israélienne Kan, l’entourage de B. Netanyahu est irrité en raison des demandes récurrentes d’abroger la décision du Cabinet restreint, prise le jeudi dernier en faveur du maintien des troupes israéliennes sur l’axe de Philadelphie. Il a accusé Gallant qui prône la nécessité que la priorité soit accordée à la restitution des captifs israéliens au maintien de l’axe d’enflammer la rue israélienne dont il a soutenu les manifestations de dimanche.
Celle-ci semble surtout irritée par la nouvelle de la récupération des dépouilles de 6 captifs israéliens. Dimanche avait eu lieu une manifestation monstre à Tel Aviv et dans plusieurs villes israéliennes pour réclamer la conclusion d’un accord d’échange des détenus. C’est la plus importante depuis le déclenchement de la guerre. Il est question que 770 mille Israéliens y ont participé dont 300 mille à Tel Aviv. « Bibi tue les otages » scandaient les manifestants qui l’ont accusé ainsi que le cabinet de « renoncer aux otages et de perdre entièrement son parcours éthique et moral en privilégiant ses intérêts politiques au détriment de la vie des otages ».
Une autre manifestation a eu lieu lundi. Manifestation doublée d’une grève générale décrétée la veille par le syndicat des travailleurs israéliens Histadrout à partir de 6 :00 (heure locale) et amplement observée notamment dans les secteurs de la high tech, certaines autorités locales, les services municipaux, les universités, les écoles, les transports publics, et un certain nombre de ministères. Dans l’aéroport de Ben Gourion, la situation était plutôt chaotique après que les travailleurs des compagnies aériennes ont décidé de suivre la grève pendant deux heures. Les travailleurs du port de Haïfa ont également suivi la grève en suspendant les travaux des services liés au chargement et au déchargement des navires.
Selon l’AFP, la municipalité d’al-Qods n’a pas répondu au mot d’ordre. N’ayant pu se faire entendre, Bezalel Smotrich, ministre des Finances s’est adressé à un tribunal du Travail à Tel Aviv, pour écourter la grève. Ordonnant son arrêt à 14 :30 de l’après-midi. Selon le site d’actualité israélien Ynet, Arnon Bar-David, président de la Histadrout, a informé le tribunal que la grève se poursuivrait seulement jusqu’à 18H00 (15H00 GMT), soit 12 heures plus tôt que ce qui était initialement prévu.
Après cette décision, B. Netanyahu a déclaré que « la grève constitue un soutien à Yahia al-Sinwar », le chef du Bureau politique du Hamas, récemment élu après l’assassinat de son ex-chef Ismail Haniyeh. Le Hamas avait déclaré auparavant déclré que les six prisonniers avaient été tués à la suite des frappes aériennes menées actuellement par Israël contre la Bande de Gaza.
De l’autre côté de l’Atlantique, Joe Biden a critiqué l’entêtement de B. Netanyahu à vouloir garder l’axe de Philadelphie Après avoir déclaré que les parties sont « très proches » d’un accord de cessez-le-feu, il a répondu par un « non » sans ambages à la question de savoir si B. Netanyahu en faisait assez pour conclure un accord.
Le Wall Street Journal a révélé dans son édition de lundi que le président américain hésite à faire pression sur B. Netanyahu pour faire des concessions au Hamas par crainte que cela n’éprouve la campagne présidentielle de Kamala Harris. Le Washington Post avait précédemment rapporté que les États-Unis prévoyaient, dans les semaines à venir, de présenter aux parties un accord de cessez-le-feu « à prendre ou à laisser ».
Un haut fonctionnaire de l’administration, qui a parlé au Post sous couvert d’anonymat, a déclaré que si les deux parties n’acceptaient pas l’accord, cela pourrait marquer la fin des négociations menées par les États-Unis.
En ce début de semaine, les forces israéliennes ont investi la ville de Tulkarem où elles ont assiégé les hôpitaux, dans le cadre d’une opération militaire menée dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué des témoins. Les forces militaires soutenues par des bulldozers ont pénétré dans le camp de réfugiés de la ville et ont encerclé plusieurs hôpitaux au milieu d’un échange de tirs avec des Palestiniens armés, ont déclaré les témoins.
Ce raid s’inscrit dans le cadre d’une campagne militaire de grande envergure, la plus vaste depuis deux décennies, lancée par l’armée dans le nord de la Cisjordanie la semaine dernière. Selon le ministère de la Santé, au moins 30 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive, dans un contexte de destruction massive de la région.
Dimanche, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, a renouvelé son appel à restreindre les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie occupée et a préconisé l’exécution des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Dans un post sur son compte de la plateforme X, le sinistre responsable sioniste a appelé à « augmenter le nombre de points de contrôle militaires en Cisjordanie et à mettre fin aux mouvements des Palestiniens dans les rues de la Cisjordanie ».
Son appel fait suite à la mort de trois policiers, dimanche, lors d’une fusillade près d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. « Le droit des Israéliens à vivre prime sur la liberté de mouvement des administrés de l’Autorité palestinienne », a déclaré I. Ben-Gvir alors qu’il inspectait le site de l’attentat.
Le ministre extrémiste a également appelé à inscrire la peine de mort pour les prisonniers palestiniens à l’ordre du jour de la réunion du cabinet de sécurité israélien de dimanche.
Tout en appelant à l’occupation de nouvelles terres palestiniennes et à l’établissement d’une colonie de peuplement juive à Gaza, il a accusé l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, « d’inciter au terrorisme et de verser des salaires à ceux qui tuent des juifs ».
Au moins 11 Palestiniens ont été tués, dimanche, au cours d’une nouvelle frappe aérienne israélienne visant une école abritant des personnes déplacées dans la ville de Gaza, a-t-on appris de source médicale. L’attaque a visé l’école Safad dans le quartier Al-Zeitoun de la ville de Gaza, a indiqué la source, ajoutant que plusieurs personnes ont également été blessées lors de cette attaque. La source médicale a indiqué que le bilan des victimes du bombardement israélien de l’école est passé de 6 à 11 morts, tandis que plusieurs autres personnes ont été blessées et transportées à l’hôpital arabe Al-Ahli de la ville de Gaza. Des témoins ont déclaré que les corps des victimes « étaient déchiquetés et dispersés en raison de l’intensité du bombardement israélien ». L’attaque israélienne a détruit l’un des bâtiments de l’école, où des centaines de personnes déplacées avaient trouvé refuge, ont indiqué des témoins.