La guerre en Ukraine a révélé la nécessité de produire du matériel militaire en masse, c’est à dire d’avoir des stocks suffisants, mais également d’être en mesure de produire en grande capacité. Cela est aujourd’hui l’énorme avantage de la Chine par rapport au reste du monde. La guerre en Ukraine a également pesé sur les chaînes d’approvisionnement militaires aux États-Unis, réduisant progressivement les stocks de missiles et d’autres munitions.
Les États-Unis ont donc besoin non seulement d’accroître les cadences de production pour leur propre usage, mais aussi de s’assurer que leurs partenaires et alliés aient aussi des capacités industrielles suffisantes. Pour l’Australie, l’intérêt d’accroître ses capacités s’intègre parfaitement dans partenariat de l’Aukus, accord de coopération militaire tripartite scellé entre Washington, Canberra et Londres.
L’Australie veut également monter en compétence industrielle sur les questions de défense, le but étant d’augmenter ses capacités de production très en amont d’un potentiel conflit avec la Chine dans le Pacifique. Car Washington et ses alliés tentent de limiter l’influence grandissante de Pékin dans la région.
Dans ce cadre, Canberra procède actuellement à la refonte de ses propres forces armées, s’orientant vers des capacités de frappe à longue portée.
Pour les nouveaux missiles, Washington a accepté d’accélérer l’octroi des licences. Richard Marles, ministre australien de la Défense, a déclaré devant la presse « espérer que la fabrication de missiles commencera en Australie d’ici deux ans, dans le cadre d’une base industrielle collective entre nos deux pays. » Antony Blinken, secrétaire d’État US et Lloyd Austin, chef du Pentagone, se sont rendus à Brisbane pour cette annonce, qui faisait suite à des discussions avec R. Marles et Penny Wong, ministre australienne des Affaires étrangères.