Le Conseil local des Oulémas de la préfecture Skhirat-Témara a dénoncé lundi 3 juillet « la publication par un individu originaire du Maroc de propos prétendant que l’autodafé du Saint Coran, qui a eu lieu dans un pays étranger, est un acte qui ne devrait pas susciter d’indignation et ne constitue pas un crime tant qu’il n’est pas accompagné d’un meurtre ». Il s’agit en fait des déclarations faites par l’historien M. Monjib au micro de Rifision qui diffuse sur les réseaux sociaux une émission hebdomadaire baptisée « Le Maroc en une semaine ».
Le communiqué juge que les propos tenus par l’intellectuel de gauche, en proie à un harcèlement politico-judiciaire qui s’inscrit dans la durée, vont également « à l’encontre du consensus international selon lequel la voie de la paix passe nécessairement par le respect des valeurs sacrées des religions », ainsi qu’à l’encontre de la raison, « car aucun esprit doté de bon sens ne voit d’intérêt à offenser un seul individu, a fortiori quand il s’agit de faire du tort à des millions de personnes ». Il s’agit d’une « manifestation d’inimitié envers la Nation marocaine qui porte le Saint Coran dans le cœur », souligne le Conseil, affirmant qu’ « un tel discours, absurde et irresponsable, alimente la haine et incite à la violence et au terrorisme ».
En réaction, M. Monjib dément les accusations du Conseil local des Oulémas et affirme n’avoir jamais défendu l’autodafé du Coran en Suède. Les séquences de l’émission confirment cette réalité, l’historien ayant souligné que l’auteur de l’autodafé peut être assimilé à un déséquilibré qui cherche le buzz.
Dans une publication sur Twitter, M. Monjib avance qu’il s’agit « d’une dangereuse campagne d’incitation à la haine de la part des médias affiliés aux services de renseignements ». « Je confirme ici que tout ceci est un mensonge répandu par les médias, poursuit-il réitérant sa condamnation de « l’acte odieux perpétré par l’extrémiste en Suède ». L’historien qui a critiqué la décision de Rabat qui a rappelé son ambassadeur en Suède, a adressé une lettre au ministère de l’Intérieur pour attirer son attention sur les risques que cette incompréhension pourrait induire.