S’étalant sur une période allant du 1er novembre au 22 décembre, la conférence s’est déroulée en 21 sessions, sous forme de webinaires accessibles en ligne sur les pages Facebook, Youtube et Atlantic Dialogues du Policy Center, a indiqué, mardi, un communiqué du PCNS.
Les AD se sont intéressés à la crise du Covid-19 et ses effets sur « l’Atlantique élargi », couvrant les aspects économique et géopolitique, ainsi que l’éducation et le développement, relève la même source, notant que les deux derniers panels des AD 2021 ont été réservés aux relations entre l’Afrique et le monde arabe, ainsi qu’à la situation en Amérique latine, en présence de trois anciens chefs d’État. L’avant-dernier panel, modéré par Abdelhak Bassou, Senior Fellow du PCNS, a rappelé le lien que représente l’Islam, le rayonnement des universités arabes (dont Al Azhar), et le rôle joué par l’Égypte dans le soutien aux Indépendances africaines dans les années 1960.
Ainsi, Fattouh Haikal directeur de recherche chez Trends Research & Advisory, a souligné que « la relation manque de force aujourd’hui en raison de tensions, comme entre la Mauritanie et le Sénégal, et de questions frontalières, du déclin de l’intérêt du monde arabe envers les questions africaines, et d’idées préconçues qui induisent une mauvaise image », rapporte le communiqué.
De ce point de vue, le Maroc montre qu’il en va autrement, en raison de son intérêt marqué pour l’Afrique, a rappelé, Hamza Meddeb, chercheur non-résident au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center (Beyrouth). Cet expert s’est intéressé au lien spécifique entre les pays d’Afrique du Nord et du Sahel, et du « vide stratégique laissé par l’effondrement du régime du colonel Kaddhafi en Libye ». L’expansion des groupes terroristes dans les pays du Sahel tient aussi à la faiblesse des États et leur incapacité à contrôler leurs territoires, a-t-ajouté.
Amre Moussa, ex-ministre égyptien des Affaires étrangères et ancien Secrétaire général de la Ligue arabe, a estimé que le « mot +relations+ doit être remplacé par +liens+ et +attaches+, plus forts et séculaires entre l’Afrique et le monde arabe. Nasser et l’Égypte ont donné un fort élan à cette idée d’un destin commun, et je crois en ce que Mobutu a déclaré à l’Assemblée générale des Nations Unies en parlant des pressions subies dans sa relation avec Israël: « On m’a demandé de choisir entre mon frère ou mon ami. J’ai choisi mon frère » ». Amre Moussa a également mis en avant le manque de cohésion des pays arabes, ainsi que la nécessité de « renouveler et rajeunir le système des Nations Unies, tout comme celui de l’Union africaine ».
Le dernier panel qui s’est penché sur le nouveau défi pour l’Amérique latine avec les variants de la Covid-19, le communiqué rapporte que l’Amérique latine était, au début de la pandémie, en proie à des crises politiques et des tendances divergentes en fonction des pays – avec des gouvernements de droite et de gauche. « Pas moins de 20 % de la population mondiale affectée par la Covid-19 est latino-américaine, et 30 % des décès enregistrés causés se sont produits en Amérique latine », a rappelé, dans ce sens, Jamil Mahuad, ancien président de l’Équateur. « Clairement, nous n’avons pas su gérer la crise, qui nous a laissés plus pauvres, plus inégaux et plus vulnérables. Nous avons besoin d’un système de santé publique », a-t-il ajouté.
En outre, la montée du populisme et la répression de l’opposition au Nicaragua ont incité l’ancien président du Costa Rica, Miguel Angel Rodriguez, à affirmer que « la démocratie a perdu de son lustre, de même que l’État de droit, aussi bien dans le monde qu’en Amérique du Sud ». Pour sa part, l’ancien président de l’Argentine, Federico Ramon Puerta, s’est interrogé sur la prévalence d’un « seul modèle économique depuis la chute du mur de Berlin, un modèle capitaliste, libéral et orienté vers les privatisations ».
Karim El Aynaoui, président du PCNS, s’est réjoui, dans son mot de clôture, d’avoir « gardé vivante et réunie la communauté des AD, une communauté spéciale qui regroupe des pays du Sud global et des économies avancées », tout en remerciant les 90 panélistes qui ont participé à la conférence. Il s’est également félicité du « grand succès en ligne », avec 70 000 vues des 21 webinaires sur deux mois.
Le dialogue Nord-Sud porté par la conférence se fait aussi intergénérationnel, a-t-il rappelé, grâce à la présence dans les discussions de jeunes professionnels de toute la zone Atlantique, qui font partie des Atlantic Dialogues Emerging Leaders, sélectionnés lors des précédentes éditions pour suivre un programme sur mesure et participer à la conférence. « Il y a une grande valeur à cet échange collectif. Une valeur centrale pour le Policy Center, mais aussi une valeur fondamentale du Maroc et de ce qu’il représente : un lieu où nous pouvons avoir un dialogue ouvert, avec de la tolérance et un respect mutuel, et mener une discussion basée sur les faits, la recherche et le travail empirique visant à améliorer les politiques publiques », a-t-il conclu.
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