«Nous allons avoir affaire à ces armes pendant des décennies», estime un policier traitant de ce dossier.
Cité par le média public finlandais Yle le 30 octobre, le Bureau national d’enquête (NBI) de Finlande a fait savoir qu’il disposait d’informations selon lesquelles des criminels du pays ont mis la main sur des armes militaires, telles que des fusils d’assaut, destinées aux forces ukrainiennes.
«Des armes expédiées [par divers pays] à l’Ukraine ont également été trouvées en Suède, au Danemark et aux Pays-Bas», a précisé Christer Ahlgren, enquêteur au sein du NBI.
L’été dernier, Europol (l’Agence européenne de police criminelle) avait mis en garde contre la prolifération des armes à feu et des explosifs en Ukraine, qui pouvait entraîner selon l’agence une augmentation du trafic vers l’UE, via des itinéraires de contrebande établis ou des plateformes en ligne.
Le NBI n’a pas communiqué plus de détails sur les armes faisant l’objet d’un trafic vers la Finlande, précisant que les enquêtes étaient toujours en cours.
Mais C. Ahlgren a tout de même apporté quelques informations sur les réseaux qui sont déjà en place. «Trois des plus grands gangs de motards du monde – qui font partie de plus grandes organisations internationales – sont actifs en Finlande. L’un d’entre eux est le Bandidos MC, qui possède une unité dans chaque grande ville ukrainienne. Nous savons que les contacts et les itinéraires [de contrebande] sont en train d’être établis », a-t-il soutenu. «L’Ukraine a reçu un grand volume d’armes et c’est une bonne chose, mais nous allons avoir affaire à ces armes pendant des décennies et en payer le prix ici», a estimé C. Ahlgren, toujours cité par le média Yle.
Aujourd’hui, les contrôles de sécurité sont obligatoires pour le personnel des aéroports, mais des contrôles similaires ne sont pas exigés pour les dockers, ce qui offre aux criminels une porte d’entrée dans les ports finlandais, selon le responsable de police. «Les organisations criminelles ont leurs réseaux dans les ports commerciaux finlandais. Il est dans l’intérêt de tous de mettre fin à cette situation», a-t-il conclu.
Depuis le lancement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine le 24 février dernier, les pays occidentaux multiplient les livraisons d’armements aux autorités ukrainiennes.