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Armée ukrainienne exsangue : Tempête autour de la mobilisation voulue par V. Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promulgué ce 16 avril la loi visant à mobiliser plus d'hommes dans l’armée. Le texte, qui ne prévoit notamment pas de délai de démobilisation, a été vivement critiqué.
Armée ukrainienne exsangue : Tempête autour de la mobilisation voulue par V. Zelensky

Une notice a été publiée sur le site de la Rada, indiquant que la loi portant sur la mobilisation militaire avait été soumise mardi 16 avril au président ukrainien, qui l’a signée. L’Ukraine, à la peine sur le front depuis l’échec de sa contre-offensive à l’été 2023, est confrontée à une pénurie d’hommes et de matériel. Kiev travaillait à ce texte au moins depuis l’automne. Le 11 avril, le Parlement ukrainien avait adopté ce projet de loi avec 283 voix pour, sur 450 représentants.

Le texte, qui accroît notamment les sanctions pour les réfractaires, a fait scandale à cause de la suppression à la dernière minute d’une clause prévoyant la démobilisation des soldats ayant servi 36 mois, suscitant la colère des familles des militaires qui combattent sur le front depuis maintenant plus de deux ans.

Les autorités ont assuré que la question de la démobilisation allait être réglée par une loi séparée, mais aucune date pour sa préparation et son adoption n’a été fixée. À cela s’ajoutent le port obligatoire d’une carte d’identité militaire pour tous les hommes de 18 à 60 ans, qui pourra être vérifiée par les forces de l’ordre, et le fait que la convocation sera considérée comme reçue sans avoir été remise personnellement : si la personne n’a pas été retrouvée à son domicile, le cachet indiquant l’impossibilité de délivrance fera foi.

Désormais, les sanctions pour les personnes tentant d’échapper à la mobilisation sont aussi durcies, prévoyant des peines d’amendes, la privation du permis de conduire ou l’intervention de la police en cas de non-présentation à une convocation. Par ailleurs, début avril, V. Zelensky a signé une loi abaissant l’âge minimum de mobilisation. Désormais, les Ukrainiens peuvent être envoyés au front à 25 ans, et non plus à 27 ans, comme c’était le cas auparavant.

Lâchage US

Pour l’heure, force est de constater que Washington cherche à garder un « light foot print » sur le terrain ukrainien. Ce qui équivaut, pour nombre d’observateurs, à un lâchage progressif d’un allié désormais exsangue face à une Russie revigorée. John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, a tenu à clarifier le rôle des États-Unis dans les conflits ukrainiens et israéliens. « Regardez : différents conflits, différents espaces aériens, différentes situations de menace », a-t-il fait valoir lors de sa conférence de presse du 15 avril. Des propos qui interviennent après les critiques du président ukrainien qui, le 14 avril, a souligné l’intervention militaire américaine et britannique pour abattre les drones et missiles iraniens ayant visé l’État hébreu le 13 avril, alors que ses alliés restent selon lui passifs face à la pression russe dans le Donbass.

C’est un journaliste de Voice of America qui a demandé à John Kirby si cette tactique pouvait être utilisée en Ukraine. « Je savais que cette question allait être posée », a répondu le porte-parole en soupirant. « [Le président Joe Biden] a clairement indiqué dès le début [des hostilités en Ukraine] que les États-Unis ne seraient pas impliqués dans ce conflit dans un rôle de combat », a-t-il insisté. Même son de cloche du côté de Londres. Lors d’une interview sur la chaîne britannique LBC, le chef de la diplomatie David Cameron a lancé : « En fait, mettre les forces de l’OTAN directement en conflit avec les forces russes – je pense que ce serait une escalade dangereuse. » Au lieu que « des avions occidentaux survolant [son] ciel tentent d’abattre des objets », l’Ukraine a plutôt besoin de systèmes de défense aérienne, a-t-il encore suggéré. « La puissance aérienne moderne prouve son efficacité, les systèmes de défense aérienne modernes sont capables de protéger des vies – cela a été démontré au Moyen-Orient », avait encore regretté V. Zelensky. « Le monde entier voit ce qu’est une véritable défense. Cela semble réalisable », a-t-il souligné, tout en déplorant une nouvelle fois le blocage au Congrès américain de l’aide de 60 milliards de dollars promise à l’Ukraine par l’administration Biden.

Pour l’heure, Kiev a reçu près de 230 milliards de dollars d’aide militaire, humanitaire et financière occidentale. Moscou, de son côté, affirme qu’aucune aide militaire occidentale ne modifierait le cours du conflit.

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