Abdulah Oabi, représentant du Polisario en Espagne, a réagi à chaud au retour de P. Sanchez à la Moncloa en soulignant, dans un communiqué, que « l’investiture de Pedro Sánchez comme chef du gouvernement espagnol a eu lieu après avoir reçu le vote favorable de la majorité du Congrès des députés. Compte tenu de ce qui s’est passé, nous considérons que ce contexte continue d’être une bonne opportunité pour l’Espagne d’assumer le rôle central qui lui correspond en tant que puissance administrante du territoire non autonome du Sahara occidental.»
Le Front estime que le leader du PSOE a, désormais, une « occasion » pour se racheter en annulant son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, annoncé le 18 mars 2022, et « s’aligner sur les droits de l’Homme et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; dans le cadre du droit international ».
P. Sánchez a tenu à écarter la question du Sahara occidental dans les accords de gouvernement qu’il a conclus avec des partis à la Chambre basse du Parlement espagnol, y compris les alliés ses séparatistes comme les indépendantistes de la Gauche républicaine catalane ou encore la coalition d’extrême gauche Sumar de Yolanda Diaz. Cette dernière n’a pas oublié le Polisario lors du vote de l’investiture de P. Sánchez. « Nous allons continuer à défendre le Sahara et la cause sahraouie, nous allons continuer à défendre le respect des résolutions des Nations unies », a-t-elle affirmé, dans une allocution à la Chambre des représentants au nom de son mouvement. Dans sa réponse, P. Sánchez a ignoré les propos de Y. Diaz sur le Sahara occidental.
A signaler que la leader de Sumar a pris part, samedi 11 novembre dans la capitale espagnole, à la marche organisée par le Polisario pour dénoncer les Accords de Madrid du 14 novembre 1976 entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Dans des déclarations à la presse, elle avait réitéré son « soutien au peuple sahraoui » et reconnu ses « divergences » avec le PSOE, son allié au gouvernement, sur la question du Sahara. Y. Diaz a conclu, le 25 octobre, avec Pedro Sánchez un accord de gouvernement qui ne fait aucune référence à la question du Sahara. Une absence immédiatement condamnée par le Polisario.