Au moins 150 raids ont visé les bases, les centres de recherche et les ports militaires syriens. La flotte de MIG 29 ainsi que les hélicoptères de combat de l’armée syrienne ont été détruit à même le sol. Et les bases où sont entreposés les chars et blindés ont subi également le même sort. Selon la 13ème chaîne israélienne, « des avions israéliens ont attaqué environ 100 cibles en Syrie au cours des dernières heures ». Lundi à l’aube, l’aviation d’occupation israélienne a également lancé une série de raids visant la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie. Quant aux frappes menées dimanche, elles ont visé le complexe sécuritaire dans la zone de Kafr Sousse, au centre de Damas, qui comprend les bâtiments des renseignements et des douanes, provoquant le déclenchement d’importants incendies. Ces raids surviennent au moment où les dirigeants israéliens se gargarisent de « la volonté d’Israël de lancer des attaques continues contre la Syrie dans les prochains jours ».
Dans ce contexte, après que l’armée d’occupation eut déclaré le Golan syrien occupé « zone militaire fermée », le front intérieur israélien a annoncé « la suppression des restrictions imposées et le retour à une routine complète, après avoir mené une évaluation de la situation ». L’armée d’occupation israélienne a occupé, dimanche, le mont Hermon du côté syrien, et est entrée plusieurs kilomètres dans la zone tampon du Golan occupé, après que le chef du gouvernement de l’occupation, Benjamin Netanyahu, ait donné l’ordre de « s’emparer de la zone tampon du Golan et des sites adjacents ».
Dans une déclaration faite depuis un endroit proche de la frontière syrienne, B. Netanyahu a annoncé « l’effondrement de l’accord de désengagement de 1974 », estimant que « la chute du régime syrien crée de nouvelles opportunités très importantes pour Israël ».
L’armée d’occupation a déployé ses forces dans la zone tampon et dans plusieurs points, tandis que les médias israéliens ont rapporté que les forces d’occupation sont entrées dans Khan Arnabeh, dans le Golan occupé et dans la région de Quneitra. En outre, le site israélien Walla a rapporté qu’« Israël est en contact direct et via des intermédiaires avec plusieurs groupes en Syrie, dont Hay’at Tahrir al-Cham (HTC), leur sommant de ne pas s’approcher de la frontière ».
Washington à la manœuvre
Des responsables américains ont affirmé que les États-Unis « ont transmis indirectement des messages ces derniers jours » aux nouveaux groupes au pouvoir en Syrie, qui ont mené l’attaque contre l’ancien président Bachar al-Assad, a rapporté le journal américain The New York Times (NYT). Le journal explique que Washington a transmis ses messages via Ankara, « qui entretient des relations avec des groupes armés », qui à son tour recevait les messages « par les voies diplomatiques, de renseignement et militaires ».
Des responsables américains et turcs ont révélé que « les États-Unis ont commencé à transmettre des messages par l’intermédiaire du gouvernement turc, après le lancement par les groupes armés de la principale attaque la semaine dernière et avant de prendre le contrôle de la capitale, Damas ».
Les premiers messages américains adressés aux groupes du nouveau régime en Syrie « visaient à dire ce qu’ils ne devraient pas faire : Les militants de Daesh ne devraient pas être autorisés à participer aux attaques contre le gouvernement Assad » a déclaré un responsable au journal US.
De leur côté, les groupes ont répondu, par l’intermédiaire des Turcs, en « assurant qu’ils n’avaient pas l’intention de permettre à Daesh de faire partie de leur mouvement », ont fait savoir les responsables américains et turcs cités par le NYT.
Après que les groupes du nouveau régime ont renversé Assad et pris le contrôle de Damas, le président américain Joe Biden et ses principaux conseillers discutent de « la mesure dans laquelle ils devraient traiter directement avec ces groupes dans l’avenir ».
Les renseignements américains et les hauts responsables de l’administration Biden évaluent toujours Hay’at Tahrir al-Cham (classée sur la liste des organisations terroristes) et son chef, Abu Mohammad al-Joulani, ex-militant d’Al-Qaïda qui « a soif de légitimité », selon le journal US.
Des informations provenant des médias israéliens ont mis en lumière des interactions directes entre le régime israélien et le groupe armé Hayat Tahrir al-Cham (HTC) en Syrie. Ce groupe a joué un rôle important dans l’insurrection qui a conduit à la chute du gouvernement de Bachar al-Assad à Damas. Le site d’information Walla a rapporté, dimanche 8 décembre, que Tel-Aviv maintient des « contacts directs et indirects » avec plusieurs factions en Syrie. Selon le rapport, l’objectif principal d’Israël est d’empêcher les groupes armés de s’approcher de la frontière entre la Syrie et les territoires occupés palestiniens.
Parallèlement, les forces d’occupation israéliennes ont effectué une incursion sur le territoire syrien, s’introduisant dans la région de Quneitra, située dans le sud-ouest de la Syrie, à proximité des hauteurs du Golan occupées.
Le chef du HTC, Ahmed al-Shara, plus connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Jolani, a exhorté les citoyens syriens à rester à distance des institutions gouvernementales jusqu’à ce qu’un transfert de pouvoir officiel soit réalisé. Ce transfert serait supervisé par le Premier ministre Mohammed Ghazi al-Jalali, qui a exprimé la volonté du gouvernement de dialoguer avec l’opposition et de faciliter la mise en place d’un gouvernement de transition.
Parallèlement à ces événements, des sources médiatiques ont rapporté que B. Netanyahu, a conseillé aux membres de son cabinet de s’abstenir de tout commentaire sur la situation en Syrie. D’après des sources fiables, le Premier ministre israélien a décidé de restreindre les déclarations de ses ministres concernant la situation en Syrie. Cette mesure vise à garantir que toute communication officielle soit validée par ses approbations préalables avant d’être rendue publique.
La Syrie, plongée dans le chaos depuis mars 2011, est le théâtre d’affrontements entre divers groupes armés, dont certains sont soutenus par des puissances étrangères. L’ancien gouvernement syrien, dans ses déclarations, a accusé les États occidentaux et leurs alliés régionaux de soutenir des factions terroristes, afin de semer le chaos et l’instabilité dans le pays arabe.