undi, les militaires syriens ont repris l’autoroute reliant les villes de Mhardah et Suqaylabiyah près de Hama, ainsi que toutes les villes et villages adjacents, notamment Karnaz, Tell Malah, al-Jalamah, Jabbin, Hayalin et Cheikh Hadid, ont rapporté les médias syriens. Ils ont également repris le contrôle de plusieurs autres villes temporairement tombées entre les mains des terroristes. Environ 80 autres terroristes, dont des chefs de guerre du groupe terroriste takfiriste Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ont également été éliminés lors des opérations des forces syriennes dans la périphérie de Hama ainsi que dans la campagne d’Alep et d’Idlib, deux autres grandes villes du nord.
Plus tôt, la télévision d’État syrienne avait déclaré qu’environ 320 terroristes avaient été tués dans les environs des trois villes dans le cadre de frappes conjointes menées par l’aviation russo-syrienne. 12 sites et dépôts de munitions ainsi qu’un drone des terroristes ont été détruits dans les frappes du lundi 2 décembre.
Selon des sources locales, environ 15 000 forces populaires ont entre-temps rejoint les rangs de l’armée syrienne à Hama en quelques heures. Des combattants de la Résistance et des forces antiterroristes issus de divers groupes de résistance régionaux, notamment ceux originaires de l’Irak voisin ont également grossi les rangs de l’armée syrienne.
Par ailleurs, des sources russes ont rapporté que le HTC se préparait à déployer des substances toxiques à Alep et à Idlib – un scénario qui a été exécuté à plusieurs reprises au lendemain de la résurgence du phénomène funeste de terrorisme takfiriste en Syrie en 2014. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont recouru à ce prétexte pour soumettre ce pays à des frappes de missiles intenses et meurtrières à plusieurs reprises. Les sources russes ont rapporté que le matériel avait été transporté à Alep et Idlib à l’aide d’ambulances exploitées par les Casques blancs, un soi-disant groupe d’aide soutenu par l’Occident et Israël.
Plus tôt cette semaine, des membres du HTC ont envahi de nombreuses zones contrôlées par le gouvernement et tué des dizaines de soldats syriens dans le nord.
L’armée syrienne a repoussé des opérations à grande échelle des terroristes dans la province d’Alep grâce à une frappe préventive. Les groupes terroristes et leurs alliés occidentaux ont ensuite lancé une vaste campagne de désinformation médiatique pour ternir le succès de la campagne antiterroriste menée par l’armée syrienne. Ils ont notamment prétendu que les forces syriennes s’étaient retirées de la campagne de Hama. L’armée syrienne a cependant démenti ces informations, les considérant comme faisant partie d’une « guerre médiatique » visant à compromettre la lutte antiterroriste du gouvernement de Damas.
Hossein Akbari, ambassadeur iranien à Damas, a affirmé lundi soir à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen qu’avec une relation développée avec la Syrie, « il est naturel pour nous de nous protéger et de nous défendre mutuellement dans des circonstances difficiles ». « Nous pensons que l’accord entre la Syrie et la Turquie est bénéfique pour les deux pays et leurs peuples », a-t-il noté tout en révélant : « nous travaillons depuis des années pour servir de médiateur entre eux dans cette direction ».
Le diplomate a assuré aussi que « nous devons rechercher des règlements afin d’éteindre l’incendie », ajoutant que le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi se rendra dans d’autres pays de la région dans le cadre de communications politiques sur les développements en Syrie. « Cette menace ne pèse pas seulement sur la Syrie et son peuple, mais plutôt sur tous les pays du monde, y compris les pays voisins de la Syrie et les pays islamiques », a assuré l’ambassadeur iranien pour qui « Daech ne menaçait pas seulement la Syrie et l’Irak, mais plutôt le monde entier ».
« Nous devons nous demander qui a protégé Daech, l’a armé et lui a fourni des éléments, et qui le protège aujourd’hui », a-t-il fait valoir tout en soulignant que « la menace de Daech reviendra dans les pays qui l’ont créé et armé ». Et de mettre en garde que « si Daech parvient à s’établir en Syrie et en Irak, l’Europe, l’Asie du Sud-Est et les pays islamiques ne seront pas en sécurité ».
H. Akbari a ajouté par ailleurs qu’ « il existe de nombreuses indications du rôle israélien dans ce qui se passe en Syrie, le plus marquant étant la coïncidence de l’attaque des groupes armés avec le cessez-le-feu au Liban ». Il a également constaté que « tous les pays du monde exercent des pressions de toutes les manières sur la Syrie en raison de sa position anti-israélienne ». Pour le diplomate, « les Américains ont beaucoup cherché à semer les différences entre la Syrie et l’Iran, et entre toutes les parties de l’axe de la résistance », lui qui rappelle « qu’il existe une volonté américaine cachée de rester en Syrie pour le bien des intérêts d’Israël ».
L’ambassadeur iranien à Damas a souligné que « malgré le coût élevé que la Syrie paie en raison de ses positions, ce coût reste bien inférieur à celui d’une capitulation ».
Dans ce contexte, Mordechai Kedar, universitaire israélien de culture arabe et ex-lieutenant des renseignements militaires, a déclaré être en contact avec des factions de l’opposition armée syrienne et que celles-ci sont disposées à conclure un accord de paix avec Israël. « Je suis en contact permanent avec les dirigeants des factions de l’opposition syrienne, et mon impression est qu’ils ne considèrent pas Israël comme un ennemi », a-t-il fait valoir auprès de à la télévision israélienne Channel 2. « Ils sont prêts à un accord de paix avec Israël, seulement s’ils obtiennent le contrôle de la Syrie et du Liban », a-t-il ajouté en faisant valoir que « les chefs des factions de l’opposition syrienne ont fait savoir à Tel-Aviv qu’ils prévoient d’ouvrir une ambassade israélienne à Damas et à Beyrouth. »
« Aujourd’hui, nous sommes aux côtés des ‘révolutionnaires’ syriens, mais demain, je ne sais pas. Les ‘rebelles’ en Syrie se débarrasseront de la présence iranienne et du Hezbollah, il faut donc les soutenir. S’ils sont corrects avec nous, nous les soutiendrons, sinon, nous ne les soutiendrons pas », a-t-il ajouté.
Les chefs de cette prétendue « opposition syrienne » soutenue par l’étranger ont fait des offres similaires à Israël pendant la guerre secrète menée par les États-Unis pour renverser le président syrien Bachar el-Assad et son gouvernement, depuis 2011. En avril 2014, un responsable de ladite « opposition » a lancé un appel à la collaboration avec Israël pour renverser le gouvernement syrien, affirmant que « la révolution a créé une opportunité historique pour la paix entre les nations ».
Kamal al-Labwani, médecin et ancien prisonnier politique depuis dix ans, a déclaré aux médias israéliens qu’il estime que « nous [‘l’opposition’] avons des intérêts communs avec Israël ». « L’Iran, le Hezbollah et Al-Qaïda sont les ennemis communs d’Israël et du peuple syrien. Nous devons nous unir contre eux », a ajouté cet opposant influent.
Cependant, Israël a apporté un soutien direct à l’affilié syrien d’Al-Qaïda, le Front Nusra, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, ancien dirigeant de l’État islamique en Irak. Ledit front a changé de nom pour devenir Hayat Tahrir al-Sham, bannière sous laquelle il a organisé l’attaque contre Alep.
En 2015, le Wall Street Journal a rapporté qu’Israël soigne les miliciens d’Al-Qaïda du Front al-Nosra blessés en combattant l’armée syrienne. En 2019, Gadi Eisenkot, chef d’état-major sortant de l’armée israélienne, avait reconnu pour la première fois qu’Israël a effectivement fourni des armes à des groupes armés de « l’opposition » syrienne tels que le Front al-Nosra et l’Armée syrienne libre (ASL).
Huit jours avant l’offensive d’HTS sur Alep la semaine dernière, le Yedioth Ahronoth a révélé que Ronen Bar, chef du Shin Bet (renseignement intérieur) d’Israël, a récemment effectué une visite clandestine en Turquie, où il a rencontré Ibrahim Kalin, chef de l’agence du renseignement turc Millî İstihbarat Teşkilatı (MIT). Selon l’AFP, les combattants d’HTS reçoivent des ordres directs des services de renseignement turcs. « Des sources parmi des miliciens en contact avec les renseignements turcs ont déclaré que la Turquie a donné son feu vert à l’offensive », a déclaré le correspondant d’AFP dans le gouvernorat d’Idlib, tenu par HTS. « Les djihadistes et leurs alliés soutenus par la Turquie ont reçu des ordres d’un commandement d’opérations conjoint », a ajouté le correspondant.