Quitte à nourrir l’ire de la Russie, le Parlement de Turquie a approuvé mardi l’adhésion de la Suède à l’Otan, à une écrasante majorité. Un feu vert turc contre 40 avions F-16. C’était le marché conclu entre Recep Tayyip Erdogan et le Joe Biden, président américain. Les États-Unis refusaient de livrer un seul de ces appareils à la Turquie, pourtant alliée au sein de l’Otan, si elle ne levait pas son blocage à l’entrée de Stockholm dans l’Alliance atlantique.
L’intérêt d’Ankara pour ces chasseurs américains – et pour 80 kits de modernisation pour plus de 200 F-16 qu’elle possède déjà – est en effet antérieur à la candidature de la Suède à l’Otan. Il est lié à l’exclusion de la Turquie du programme d’avions de combat F-35 en raison de son achat à la Russie en 2019 d’un système de défense antiaérienne S-400. Par ailleurs, la flotte turque était aussi surclassée par les 24 avions Rafale acquis par l’armée de l’air grecque et bientôt par les F-35 dont Athènes envisage également de se doter.
Or, pour acquérir de nouveaux F-16 à défaut des F-35, Ankara avait besoin du feu vert du Congrès US, notoirement hostile au président R.T. Erdogan. En échange de l’adhésion de la Suède, J. Biden s’était donc engagé à lever les réticences du Congrès… Lequel dispose, en théorie, d’un délai de 15 jours pour faire objection à la vente de ces F-16 à la Turquie. Mais à Ankara, on n’envisage pas un tel scénario.