« L’incident s’est produit au « camp de Boujdour », qui représente une sorte de frontière entre les territoires contrôlés par le Front et la ville algérienne de Tindouf », explique une source sahraouie au site Yabiladi. Et de préciser que « cette confrontation armée s’inscrit dans la course que livrent désormais des Sahraouis influents, qui bénéficient de la protection de hauts cadres du Polisario, et des sécuritaires algériens pour le contrôle du trafic de drogue dans les camps de Tindouf ». Doit-on se contenter de cette simple explication où devrait-on plutôt y voir les prémisses d’un soulèvement des populations séquestrées dans les camps de Lahmada contre leurs séides et géôliers à la fois ? Quoi qu’il en soit, des messages audios laissent entendre que Bachir Mustapha a chargé bille en tête l’Algérie pour son refus de fournir des armes à son mouvement, alors qu’il mène depuis le 13 novembre 2020 une « guerre » contre le Maroc.
Lors d’une réunion du secrétariat général du Polisario tenue récemment à huis clos, le frère du fondateur du Front a souligné que le pouvoir algérien « ne souhaite pas que la guerre avec le Maroc dépasse une certaine limite qui serait préjudiciable à ses propres intérêts ». M. Bachir Sayed a épinglé aussi la « tutelle » de l’Algérie sur les décisions du Polisario, ce qui agite déjà les discussions inter-Sahraouis séquestrés entre opposants à ces déclarations, « reconnaissants » envers Alger pour son appui depuis les années 70, et ceux qui s’interrogent sur l’opportunité d’une telle charge anti-algérienne.
Abdelmadjid Tebboune, chef de l’Etat algérien, avait confié au journal français L’Opinion, que son pays n’accepte pas toutes les demandes formulées par les séparatistes. «Les Sahraouis réclament des armes que nous nous préservons de leur donner pour le moment », a-t-il clairement énoncé.