C’est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui a révélé ce fait au lendemain de déclarations de responsables américains sur le retrait de leurs forces de ce pays. Cette tribune médiatique syrienne qui siège au Royaume-Uni a rendu compte que des équipements et des fournitures ont été transférés par les forces américaines des bases d’Al-Omar et de Conoco dans la campagne orientale de Deir Ezzor vers la base d’Al-Chaddadi dans la province sud de Hassaké. Selon l’OSDH, ils seront ensuite transférés au barrage de Tichrine pour équiper la nouvelle base.
Des médias syriens ont rapporté vendredi un déploiement des forces américaines dans les deux parties Est et Nord de ce barrage, pour la première fois.
Fournissant de l’électricité à de vastes régions de Syrie, ce barrage revêt une importance stratégique. Il constitue également une porte d’entrée vers la région de l’est de l’Euphrate, sous contrôle de l’administration kurde.
Le 12 avril, une délégation de la Coalition internationale menée par les USA avait visité le barrage, en compagnie de représentants du gouvernement intérimaire de Damas et des Forces démocratiques syriennes (FDS). Le jour-même, les forces des nouvelles autorités syriennes s’étaient déployées autour du barrage en vertu d’un accord conclu la veille avec l’administration autonome kurde sur la formation d’une administration conjointe pour gérer le barrage. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre de l’accord bilatéral conclu mi-mars, visant à intégrer les institutions de l’administration autonome dans l’État syrien et à créer une force militaire conjointe entre les FDS et les nouvelles autorités pour protéger le barrage.
L’accord prévoit aussi un retrait de la zone des factions soutenues par Ankara « qui tentent d’entraver cet accord », selon une source kurde pour l’AFP.
Le projet de la base américaine sur le barrage de Tichrine intervient au moment où deux hauts responsables américains ont déclaré que les États-Unis ont amorcé le retrait de plusieurs centaines de soldats du nord-est de la Syrie. Selon le média israélien i24, l’armée américaine a fermé trois de ses huit petites bases opérationnelles, réduisant ainsi les effectifs d’environ 2 000 à 1 400 soldats. Les installations concernées sont la base de soutien à la mission « Green Village », la base « Euphrates » et une troisième installation de taille beaucoup plus modeste.
