L’armée russe a affirmé, mercredi 25 septembre, avoir pris deux nouvelles localités dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où ses troupes continuent d’avancer face à des forces ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu. « Des unités du groupement Sud ont libéré les localités d’Ostroïe et Grigorovka » , a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, rapporte l’AFP.
Cette nouvelle percée russe intervient au lendemain de l’intervention, au Conseil de sécurité de l’ONU, du représentant russe. « Le voilà, ici à New York, la main de nouveau tendue, a essayer de convaincre l’Occident de miser plus gros sur le conflit contre la Russie, d’envoyer ses fils mourir pour l’Ukraine, devenant ainsi un participant direct à ce conflit avec une puissance nucléaire. » V. Nebenzia n’a pas hésité à tancer V. Zelensky, venu y représenter l’Ukraine. Réunion, en pleine Assemblée générale de l’ONU, à laquelle étaient également venus assister les chefs des diplomaties états-unienne, britannique et française. « L’armée ukrainienne est aujourd’hui au bord de la déroute », a par ailleurs assuré le représentant russe, et ce, « malgré les grands volumes d’armes livrées, notamment d’armes à longue portée, le renseignement, le pointage d’objectifs, l’envoi de mercenaires et d’instructeurs, et malgré une participation quasiment directe de l’Occident à ce conflit », a-t-il poursuivi, renvoyant à des rapports militaires qui « évoquent l’effondrement rapide des lignes de fortification de Kiev sur le front Est ». « Il avait fallu huit ans pour les bâtir», a-t-il insisté. «Le front Ouest s’effondre à un rythme sans précédent », a également déclaré l’ambassadeur russe.
Kiev « gaspille ses précieuses ressources humaines » dans l’offensive «insensée» contre la région de Koursk, a-t-il ajouté. Dernière initiative, aux yeux de V. Nebenzia, de V. Zelensky pour déclencher un conflit entre l’Occident et la Russie « après avoir endormi tout le monde avec ses considérations pour la paix ».
En déplacement à New York, en plus d’intervenir à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, V. Zelensky doit présenter au président américain Joe Biden ainsi qu’au Congrès des États-Unis sont « plan de la victoire ». Plan qui, selon le New York Times, contiendrait une « demande de garanties de sécurité occidentales semblables au pacte de défense mutuelle d’adhésion à l’OTAN », la poursuite de l’offensive à Koursk, une demande « d’armes perfectionnées « spécifiques » » ainsi qu’une aide financière.
Devant le Conseil de sécurité, le dirigeant ukrainien a exhorté à « contraindre la Russie à la paix ».
Depuis début septembre, plusieurs responsables russes ont évoqué une « accélération » de l’avancée de l’armée russe dans le Donbass, à l’instar de Sergueï Choïgou, ancien ministre de la Défense, aujourd’hui secrétaire du Conseil de sécurité. Lors d’une interview, celui-ci avait déclaré que l’Ukraine perdait « chaque jour 28 kilomètres carrés en moyenne ». « Au total, si l’on parle des huit jours de septembre et du mois d’août, près d’un millier de kilomètres carrés ont été libérés. Et le rythme s’accélère », avait-il poursuivi. « Cela fait longtemps que nous n’avons pas connu un tel rythme d’offensive dans le Donbass », avait pour sa part déclaré le président russe Vladimir Poutine, en déplacement une semaine plus tôt à Kyzyl.
Plusieurs responsables occidentaux ont déclaré à Bloomberg que le « plan de la victoire » de V. Zelensky ne changerait pas la donne du conflit en Ukraine. L’un d’eux a même suggéré de renouer les contacts avec Moscou. Ce n’est probablement pas le type de mise en bouche qu’escomptait V. Zelensky de la part d’une agence de presse US. Évoquant les témoignages de plusieurs responsables occidentaux, l’agence relate que ces derniers lui ont affirmé que le dernier « plan » en date de V. Zelensky « n’avait rien de vraiment surprenant et qu’il ne constituait pas un changement majeur dans la donne » en Ukraine. L’un des interlocuteurs de l’agence aurait même qualifié ce plan de « liste de souhaits ». Une évaluation qui, analyse Bloomberg, « souligne le pessimisme croissant des pays alliés alors que la guerre entre dans sa troisième année ». Une fois n’est pas coutume, les parrains de Kiev craignent un affaiblissement du soutien en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, a rapporté l’agence. « Les pays occidentaux commencent également à s’inquiéter pour leur propre sécurité alors que la Russie poursuit sa production d’armes qui pourrait avoir un impact au-delà de l’Ukraine », a-t-elle poursuivi, assurant que Moscou avait prévu de porter à 13,2 billions de roubles (127,5 milliards d’euros) son budget militaire en 2025.
Toujours selon une des sources l’agence, les alliés discuteraient également de la possibilité de contacter directement V. Poutine avant le sommet du G20 prévu mi-novembre à Rio de Janeiro. En visite aux États-Unis à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, V.Zelensky s’est montré confiant, notamment lors d’une interview sur ABC diffusée mardi 24 septembre. Aux côtés de sa femme, celui-ci a affirmé que la guerre était « proche de la fin »… appelant à davantage d’aide. « Le plan de la victoire consiste à renforcer l’Ukraine », a-t-il déclaré, « c’est pourquoi nous demandons à nos amis, à nos alliés, de nous renforcer. C’est très important.»