« Le cynisme de ces attaques nous laisse pantois », a lancé Vassili Nebenzia à l’assemblée générale de l’ONU tenue dans la soirée du 10 octobre au sujet de la situation alarmante au pays du Cèdre. Face à la campagne de bombardements israélienne, lancée le 23 septembre, « nous exprimons notre solidarité avec les dirigeants et le peuple du pays du Cèdre, qui a fait l’objet d’une agression armée», a lancé le représentant russe aux Nations unies. Selon lui, «après Gaza, c’est Beyrouth qui est à l’épicentre de la crise », ajoutant que « les images déchirantes de ses bombardements » ont « déjà fait le tour du monde ». le diplomate russe a notamment critiqué les frappes incessantes de l’aviation israélienne dont « certaines visent des quartiers densément peuplés de Beyrouth et d’autres villes libanaises », n’hésitant pas à souligner que l’État hébreu bafoue « de manière flagrante les principes du droit humanitaire international », en traitant les victimes civiles « comme des dommages collatéraux, selon le principe « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs »».
« Toutes les heures, les avions de l’armée de l’air israélienne effectuent des attaques massives de missiles et des bombardements », a-t-il insisté à l’assemblée générale de l’Onu, ne voyant « aucune justification à de nouvelles pertes civiles, dont le nombre s’élève déjà à des milliers ». Alors que l’incursion terrestre semble être au point mort dans le sud du pays, « plus d’un million d’habitants du Sud-Liban ont déjà été contraints de fuir leurs maisons et sont devenus des personnes déplacées à l’intérieur du pays », a déploré V. Nebenzia. Plusieurs dizaines de milliers d’habitants ont également pris la route de la Syrie voisine. Moscou appuie la résolution 1701 de l’Onu qui « contient à la fois l’engagement d’Israël à cesser toute opération militaire offensive, à retirer ses forces armées du Sud-Liban et à mettre fin à son occupation des territoires libanais, et l’engagement du Hezbollah à se retirer au nord de la rivière Litani ». La Russie a aussi exprimé son soutien à la mission onusienne de la Finul, présente dans le pays du Cèdre depuis 1978. De surcroît, pour aider le Liban, la Russie a envoyé le 3 octobre « une cargaison d’aide humanitaire à Beyrouth », constatant que d’autres pays avaient fait de même. Cependant, « les efforts humanitaires sont clairement insuffisants dans des circonstances où Israël et les États-Unis jettent de l’huile sur le feu de l’escalade la plus destructrice au Moyen-Orient », a martelé l’ambassadeur russe.
Le représentant russe à l’Onu s’en est également pris à l’attitude des États-Unis « qui à cinq reprises utilisent le véto pour protéger les intérêts d’Israël, accusant cyniquement l’incapacité du Conseil à agir ». Il a interpelé ses collègues, insistant sur le fait qu’« un cessez-le-feu rapide dans la bande de Gaza est la chose la plus importante que le Conseil devrait rechercher ».
Pékin condamne aussi
La Chine a fermement condamné vendredi les attaques israéliennes contre le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) dans le sud du Liban et a exprimé son inquiétude à ce sujet, ont indiqué les médias d’État.
L’agence de presse libanaise NNA a déclaré que les forces israéliennes avaient tiré sur un poste d’observation appartenant à la force de maintien de la paix de la FINUL à son quartier général de Naqoura, dans le sud du Liban, plus tôt ce vendredi matin, blessant deux personnes du continent sri-lankais. Deux soldats de la paix avaient été blessés lors d’une attaque similaire la veille.
Dans une déclaration, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a indiqué que toute attaque délibérée contre des soldats de la paix constituait une grave violation du droit humanitaire international et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, ajoutant que de tels actes étaient inacceptables et devaient cesser immédiatement. Elle a exhorté toutes les parties au conflit à garantir efficacement la sécurité de l’ensemble du personnel et des biens de l’ONU, y compris la FINUL. « La Chine exhorte toutes les parties concernées, Israël en particulier, à prendre des mesures immédiates pour calmer la situation, assurer la sécurité des soldats de la paix de l’ONU et empêcher que le conflit ne s’étende davantage ou ne devienne incontrôlable », a-t-elle déclaré.