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Accord de pêche maroco-européen : Les pêcheurs espagnols mobilisés à Vigo

La ville espagnole de Vigo accueille depuis lundi une nouvelle session du conseil des ministres de l’Agriculture et la pêche de l’Union européenne. Cette réunion intervient quelques heures avant l’expiration du protocole de pêche Maroc-UE. A environ 900 km de Vigo en Galicie, des professionnels du secteur ont protesté, au port de Barbate à Cadix, contre le non-renouvellement dudit protocole.
Les pêcheurs espagnols mobilisés à Vigo

« Nous sommes en face d’une situation délicate et très grave qui laisse sur le carreau plus de 300 familles à Barbate », a déploré, dans des déclarations à la presse, Tomás Pacheco, président des armateurs de Barbate. Javier Garat, secrétaire général de la Confédération espagnole de pêche (Cepesca) a abondé dans le même sens. « Les principales victimes de la suspension sont les navires de Cadix et des Iles Canaries. L’expiration du protocole avec le Maroc se traduira par une nouvelle restriction de l’activité de la flotte, déjà soumise ces derniers mois à de nombreuses fermetures de zones de pêche » décrétées par la Commission européenne, a-t-il précisé.

La colère exprimée par les pêcheurs ibériques a été rattrapée au rebond par le gouvernement autonome de l’Andalousie, dirigé par Juanma Moreno du Parti populaire, pour en faire un sujet politique alors que la campagne pour les législatives anticipées du 23 juillet bat son plein. « La fin du protocole de pêche laisse une partie très importante de la flotte de pêche andalouse complètement paralysée. Nous avons demandé au gouvernement central d’utiliser tout son pouvoir pour négocier un nouvel protocole ou le prolonger, mais il y a un abandon de fonctions de la part de Sánchez (Pedro) », a déclaré J. Moreno lors d’un meeting électoral.

Des propos qui rejoignent ceux faits par Carmen Crespo, responsable du département de la pêche dans le gouvernement andalou. Elle qui avait invité, en juin lors d’une visite à Cadix, « l’exécutif Sánchez à faire le maximum de leadership possible auprès de Bruxelles » pour convaincre la Commission européenne « d’ouvrir immédiatement des négociations avec le Maroc, en vue de parvenir à une solution définitive et, dans les meilleurs délais, de cet important accord de pêche », qualifié selon elle de « fondamental dans l’économie du secteur de la pêche andalouse ».

La réponse des socialistes au pouvoir aux critiques de J. Moreno du PP, a été immédiate. Fernando Grande-Marlaska, ministre de l’Intérieur en visite lundi à Barbate, a tenté de rassurer les professionnels, affirmant que le processus du « renouvellement avance. Nous espérons que bientôt, il sera une réalité ».

La semaine dernière, Bruxelles a accueilli la cinquième session de la commission mixte d’évaluation du protocole de pêche Maroc-Union européenne 2019-2023.

Le Bulletin officiel espagnol a publié lundi le décret relatif aux aides accordées à 11 chalutiers qui péchaient dans les eaux marocaines. Luis Planas, ministre de l’Agriculture, également candidat du PSOE à Cordoue, a annoncé, la signature dans les jours à venir, d’autres compensations financières au profit des professionnels victimes de l’expiration du protocole de pêche Maroc-UE.

Le Polisario à l’affût :

Quant aux séparatistes du Polisario, ils ont réagi, trois jours après, à la Déclaration conjointe, publiée à l’issue de la cinquième session de la commission mixte d’évaluation du protocole de pêche Maroc-Union européenne 2019-2023, tenue le 13 juillet à Bruxelles. Dans un communiqué diffusé dimanche, le Front réitère son « opposition à toute tentative directe ou indirecte de signer des accords qui touchent à la terre, les eaux territoriales ou l’espace aérien du Sahara occidental, sans le consentement du peuple sahraoui, à travers son représentant unique et légitime ».

Le mouvement séparatiste a réaffirmé aussi sa « disposition à examiner avec l’Union européenne un mécanisme en vue de parvenir à des accords qui respectent nos droits et garantissent les intérêts des deux parties ». Une proposition déjà rejetée par le principal concerné par l’expiration du protocole de pêche, le 17 juillet, à savoir le gouvernement espagnol. « Je ne donne pas d’importance à cette offre. Tout accord de pêche est entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne », a précisé la semaine dernière, dans des déclarations à la presse, L. Planas, ministre de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation. Dans le cadre du protocole de pêche Maroc-UE 2019 – 2023, l’Espagne bénéficie de 93 licences, sur les 138, accordées aux chalutiers européens.

La Commission européenne a souligné, jeudi à Bruxelles, que la coopération avec le Maroc dans le domaine de la pêche faisait partie d’un « partenariat global et mutuellement bénéfique, qui fait du Maroc et de l’UE des partenaires stratégiques pour la stabilité, le développement et la prospérité dans la région ».

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