L’action de l’organisation porte sur des révélations qui concernent la contamination d’un lot de poches de sang au VIH, dans le centre de transfusion à Casablanca, en juillet 2019. La semaine dernière, Aziz Ghali, Président de l’AMDH, a fait savoir sur la wab-TV Badil, le 13 juillet, soit une semaine après avoir déposé plainte, que deux des trois poches auraient déjà été utilisées chez deux patientes dans la ville. Comme il a révélé que les faits auraient été notifiés à la direction du centre de transfusion, qui aurait fini par retracer et retrouver uniquement la troisième poche contaminée. Les données auraient été remontées également au ministre de la Santé de l’époque, par le biais du syndicat du secteur au sein de la Confédération démocratique du travail (CDT).
Cependant, le responsable aurait demandé à ce que l’affaire soit close, selon l’AMDH. « Depuis notre dépôt de plainte le 6 juillet, c’est maintenant aussi le rôle des médias de s’en saisir et nous avons souhaité porter cette affaire à leur connaissance, car il en va de la santé de nos concitoyens », a déclaré le président de l’ONG.
A. Ghali a aussi souligné que de rares cas similaires pouvaient bien se produire, comme cela est déjà arrivé avec le scandale sanitaire concernant le sang contaminé en France, entre les années 1980 et 1990. « Lorsqu’une erreur pareille peut arriver, malgré la chaîne de contrôle existante, le plus important est d’identifier rapidement les bénéficiaires des lots de sang concerné, afin de leur fourni le traitement de première ligne et de cerner toute contagion », a-t-il souligné. Les deux patientes dans le cas présent, selon le Président de l’AMDH, « n’avaient pas été rappelées dans l’urgence pour être prises en charge à temps (…) Elles ne peuvent pas savoir qu’elles seraient porteuses du VIH, puisque les symptômes ne se manifestent qu’au bout d’une dizaine d’années. Plus le temps passe donc, depuis 2019, plus on s’inquiète sur où en serait arrivée l’éventuelle tache de contamination à ce jour », a-t-il alerté.
Selon l’AMDH, la première poche du sang contaminé aurait été fournie à une patiente dans une clinique privée, tandis que la deuxième aurait été donnée à une patiente au Centre hospitalier universitaire (CHU) 20 Août de Casablanca.
A la suite de ces révélations, Hicham Rahil, chef du cabinet de l’actuel ministre de la Santé et de la protection sociale, a démenti les faits, le 16 juillet sur MFM Radio. Il a indiqué que le système de dépistage anti-VIH avant le remplissage des poches de sang était automatisé à l’aide d’une machine, au niveau des centres de transfusion sanguine.
A la suite de sa convocation par la BNPJ, le militant des droits humains, docteur en pharmacie, a indiqué via ses réseaux sociaux avoir fourni son témoignage en tant que représentant de l’organisation plaignante.
L’affaire est aujourd’hui entre les mains de la justice. La question qui se pose dès lors serait de savoir quelle suite réservera-t-on à ce « scandale » étouffé dans l’œuf il y a des années de cela.