Message positif du président chinois, même si, plus tôt dans la journée, Wang Yi a mis en cause la perception jugée erronée qu’auraient les États-Unis de la Chine, un appel à calmer le jeu des deux côtés avec des efforts de la partie US.
Sur l’économie, lors d’un point presse à l’ambassade des États-Unis lundi soir, Antony Blinken a confirmé le fait que les États-Unis ne parlaient plus de découplage avec la Chine, mais comme les Européens, de « dérisquer » la relation. « Les progrès demandent du temps, ce n’est pas une visite, un voyage, une conversation qui vont tout régler », a affirmé le secrétaire d’État américain. Il reste des tensions concernant Taïwan, les droits de l’homme, les mers de Chine, mais il y a aussi des points de coopération : l’environnement ou la sécurité alimentaire, a fait savoir le chef de la diplomatie US, qui a notamment évoqué l’Ukraine et qui dit avoir lancé une invitation à Wang Yi, pour que ce dernier vienne aux États-Unis.
« Sur certains aspects, il reste beaucoup de travail à faire », assure le secrétaire d’État américain qui a dû redoubler d’efforts pour rassurer Pékin concernant le détroit. « Les États-Unis ne soutiennent pas l’indépendance de Taïwan. Nous sommes pour le statu quo », a réaffirmé le haut diplomate US qui, en échange, a posé des questions à ses interlocuteurs chinois sur l’Ukraine et le soutien de la Chine à la Russie. « Avec d’autres pays, nous avons reçu l’assurance de la Chine qu’elle ne fournissait pas et qu’elle ne fournirait pas d’aide militaire à la Russie qui puisse être utilisée en Ukraine, et nous n’avons pas de preuve qui contredise cela. Ce qui nous inquiète, en revanche, c’est la possibilité que des entreprises chinoises fournissent de la technologie à la Russie qui puisse être utilisée dans son agression en Ukraine. Nous avons demandé au gouvernement chinois d’être très vigilant à ce point », a relevé le patron de la diplomatie US.
La Chine a promis de ne pas fournir d’armes à la Russie. « Nous pensons qu’elle pourrait aussi jouer un rôle-clé dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, a encore indiqué le secrétaire d’État américain. J’ai souligné à cette occasion l’importance de soutenir une expansion de long terme de l’initiative céréalière de la mer Noire, qui facilite l’exportation de près de 32 millions de tonnes de céréales d’Ukraine avec environ 18 millions de tonnes à développer des pays. Une expansion de long terme est vitale pour éviter des pénuries alimentaires dans les pays parmi les plus pauvres et les moins sûrs en matière alimentaire. » A. Blinken a ensuite pris son avion direction Londres, avec une escale carburant prévue à Bakou, pour rejoindre la réunion sur la restructuration de l’Ukraine.