« Cet exercice politique et démocratique relancera le débat national, actuellement en berne, et mettra le gouvernement face à ses responsabilités », déclare le secrétariat général du PJD dans un communiqué publié dimanche. Pour justifier la démarche des quatre, la formation islamiste a notamment souligné « l’incapacité de l’exécutif à respecter les engagements pris dans le programme gouvernemental ». Si la majorité des Marocains sont d’avis que l’actuel Exécutif qui traine d’innombrables casseroles est à bout de souffle, il n’en reste pas moins que l’initiative risque de tourner court au regard du nombre des voix exigées. Au parlement, la bande des quatre ne dispose que de 100 députés (sur un total de 395 sièges), face à la majorité absolue détenue par les trois partis de la coalition gouvernementale : le RNI (102 sièges), le PAM (87) et l’Istiqlal (81). Cette solide majorité parlementaire est renforcée par le groupe formé par l’Union constitutionnelle (UC) et le Mouvement démocratique et social (MDS), assurant au gouvernement une protection contre toute motion de censure.
La bande des quatre n’a pas réussi, faut-il le rappeler, à monter des commissions d’enquête parlementaires pour démêler l’écheveau du diesel russe importé, des « chevillards » qui ont pompé les finances publiques à titre de subventions pour importer des ovins et autres bovins et, partant, réguler l’offre et la demande du marché des viandes rouges et permettre la reconstitution du cheptel national. La raison est pourtant simple : l’article 67 de la Constitution exige 131 députés. « Les commissions d’enquête peuvent être créées à l’initiative du Roi ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des représentants, ou du tiers des membres de la Chambre des conseillers », précise le texte.