Lançant un appel « à une large participation aux élections municipales, car cela conduit au développement du pays et à assumer cette responsabilité », N. Qassem a tenu à rappeler que « le Liban a besoin de redéfinir ses priorités qui doivent être respectées afin de parvenir à la renaissance et à la stabilité et de répondre aux besoins du peuple ». A ses yeux, «la première prioritéest de mettre fin à l’agression israélienne, de se retirer du sud et de libérer les prisonniers. C’est une priorité à laquelle aucune autre ne devrait prendre le pas ». Il a ajouté que « si le pays est exposé à l’agression et qu’Israël ne s’est pas retiré du sud, comment pouvons-nous construire ce pays alors que les pressions continuent jour et nuit ? »
Rappelant le respect par la résistance des dispositions de l’accord de cessez-le-feu du 26 novembre 2024, accord que « nous avons mis en œuvre sans aucune faille, sans aucune violation ou transgression, et c’est ce dont le monde entier peut être témoin », cela n’a en rien empêché Israël de le violer plus de 3 000 fois, « un nombre que personne ne peut tolérer . Même la France l’a souligné il y a quelque temps, et l’Amérique est complice, couvrant Israël et lui fournissant des justifications pour poursuivre ses attaques ». Et le leader du Hezbollah d’en appeler à l’État libanais, soit le principal négociateur, qui se trouve dans l’obligation d’ordonner « à l’armée d’accomplir sa mission ». Plus, il lui incombe de « faire pression sur les deux États parrains, les États-Unis et la France, ainsi que sur les Nations Unies. La pression qu’il a exercée jusqu’à présent est douce et formelle, se limitant à quelques actions », a-t-il critiqué.
Dès lors, rappelle-t-il, « nous exigeons que l’État prenne des mesures plus strictes au quotidien. Convoquez les ambassadeurs des cinq grandes puissances et portez plainte auprès du Conseil de sécurité. Convoquez en permanence l’ambassadrice américaine, car son pays dissimule, soutient et justifie l’agression. Redoublez d’efforts diplomatiques ». Plus, « le gouvernement doit discuter dans chacune de ses réunions les violations israéliennes. Nous devons être plus interactifs », a-t-il encore fait valoir. Une façon comme une autre pour signifier l’inanité de l’action de l’Etat libanais.
Revenant sur l’attaque dans la banlieue sud jugée « dénuée de toute justification, même fantaisiste » quand bien même elle viserait à « modifier certaines règles et à imposer de nouvelles réalités », il n’en reste pas moins qu’elle présente un « avantage », le forfait israélien ayant été « autorisé par les États-Unis », puissance qui continue à être adulée par des parties libanaises ! D’où l’appel martelé par N. Qassem à l’endroit de l’État libanais sommé d’ « élever la voix et à prendre des mesures efficaces » notant « qu’hier, la position du Président de la République et du Premier ministre était bonne, mais il faut aller plus loin en faisant entendre notre voix et en intensifiant la communication. Chaque jour, il faut agir et revendiquer nos droits de souveraineté ». A ses yeux, « il faut faire pression sur les USA et lui faire comprendre que le Liban ne peut s’élever que par la fin de l’agression, et que les intérêts américains ne peuvent être satisfaits de cette manière. C’est la stabilité qui permet de réaliser ses intérêts » ajoutant « le devoir de l’État est de faire face, et l’État a pris dans l’accord tout ce dont il a besoin pour l’assumer, et il doit fournir aux citoyens ce qui les rassure ».
N. Qassem a noté que « le Liban doit être fort et restera fort avec sa résistance, son peuple et son armée, et nous n’accepterons pas d’être faibles comme c’était la situation il y a plus de 40 ans ». En foi de quoi, « les USA seront obligés de traiter avec un Liban qu’ils constateront fort et inébranlable. Aujourd’hui, nous sommes patients, mais le résultat sera en notre faveur car nous jouissons d’un peuple sans égal. Nous entendons des mères et des épouses confirmer que ce peuple est capable de vaincre les plus grandes armées du monde, car tous ces gens ont une réelle force pour la libération et la dignité, comme moyen de se rapprocher de Dieu Tout-Puissant. Ce peuple ne sera pas vaincu et triomphera ». Il a appelé « l’État libanais à résister à toutes les pressions et à ne pas faire de concessions pour parvenir à la renaissance du pays ».
Quant à la deuxième priorité, elle et liée, elle, au démarrage de la reconstruction. « Pourquoi, à ce jour, le gouvernement n’a-t-il pas commencé la reconstruction ? Ce dossier doit être lancé, condition indispensable à la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu. Face à Israël aujourd’hui, la reconstruction est indispensable. Ne pas lancer ce dossier revient à entraver le développement économique et social, et à discriminer les citoyens face à un élément fondamental », a-t-il encore fait valoir.
Abordant la troisième priorité en rapport avec la construction de l’État, il a rappelé les engagements tenus jusque-là par le Hezbollah. « Nous sommes pour la construction de l’État, et tout ce que nous avons fait avant et après l’agression israélienne le confirme. Nous avons élu le président Joseph Aoun à la présidence avec nos frères du mouvement Amal, et nous avons participé à la formation du gouvernement, lui accordant notre confiance dans ce qui sert la priorité de l’édification de l’État. Nous participerons à l’élaboration des lois à cet effet et aux nominations administratives, et notre seul objectif est l’édification de l’État ».
Il a indiqué aussi que « toutes les priorités doivent aller de pair, et toutes ces priorités ont des règles, et nous ne devons pas distraire les gens avec des arguments secondaires ». Et relevé que « les partisans de la sédition ne peuvent rien faire, en particulier en ce qui concerne la sédition entre l’armée libanaise et la résistance, et par conséquent le président Aoun doit être soutenu dans la reconstruction et l’expulsion d’Israël du Liban ».
Enfin, Cheikh N. Qassem a appelé « à une large participation aux élections municipales, car cela conduira au développement du pays et à la prise de conscience de l’importance d’assumer ses responsabilités respectives ».