« La lettre de démission de M. Zarif a été reçue par le président Massoud Pezeshkian qui n’a pas encore répondu », a indiqué tard dimanche l’agence Irna, sans plus de précisions sur la raison de cette démission. Cette figure politique en Iran avait déjà démissionné une première fois en août de ce même poste d’adjoint au président dans les affaires stratégiques. Il avait fini par réintégrer le gouvernement quelques jours plus tard.
A l’époque, M. J. Zarif avait évoqué lors de sa démission des pressions car ses enfants détiennent la nationalité américaine. « Ces six derniers mois, j’ai fait face aux insultes, aux calomnies et aux menaces les plus horribles à mon encontre et celle de ma famille, et j’ai traversé la période la plus amère de mes 40 ans de service », a-t-il écrit lundi sur le réseau social X. « Pour éviter de nouvelles pressions sur le gouvernement, le chef du pouvoir judiciaire m’a recommandé de démissionner et (…) j’ai accepté immédiatement », a-t-il ajouté.
Proche des réformateurs mais sans étiquette politique, ce chef de la diplomatie iranienne de 2013 à 2021 dans le gouvernement modéré de Hassan Rohani. a été l’architecte de l’accord sur le nucléaire côté iranien conclu en 2015 entre Téhéran et plusieurs puissances, dont les Etats-Unis.
Le texte, désormais moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, accordait à l’Iran un allègement des sanctions en échange d’un contrôle accru de ses activités nucléaires.
Figure de proue de la campagne électorale qui a propulsé M. Pezeshkian à la tête de l’Etat iranien en juillet, M. J. Zarif était chargé de former un comité afin de lui présenter des candidats pour les postes de ministres. Sa démission intervient après la révocation dimanche du ministre de l’Economie lors d’une motion de censure au Parlement, dans un contexte de forte dépréciation de la monnaie nationale face au dollar et d’une inflation galopante qui étrangle les ménages.