« Les dirigeants européens se trouvent face à un moment unique pour la sécurité de l’Europe », a déclaré Keir Starmer, Premier ministre britannique, à l’ouverture du sommet, qui a réuni notamment Emmanuel Macron, président français, Olaf Scholz, chancelier allemand, et Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN.
Il est urgent de réarmer l’Europe», a déclaré le 2 mars Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à l’issue d’un sommet sur l’Ukraine à Londres, exhortant les Européens à investir dans la défense et à faire de l’Ukraine un « porc-épic d’acier ». S’exprimant devant la presse, elle a annoncé qu’elle présenterait « un plan global sur la manière de réarmer l’Europe » lors du sommet spécial de l’UE sur la défense jeudi. Elle a également ajouté que « les pays européens doivent montrer aux États-Unis qu’ils sont prêts à défendre la démocratie, alors que le président américain Donald Trump exige des Européens qu’ils assument davantage le fardeau de leur sécurité. Après une longue période de sous-investissements, il est désormais de la plus haute importance d’augmenter les investissements en matière de défense sur une période prolongée. Les États membres (de l’UE) ont besoin d’une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour effectuer un bond en matière de dépenses de défense. »
Pour leur part, les États-Unis ont encore fait monter la pression sur V. Zelensky, laissant planer l’idée que le dirigeant ukrainien pourrait devoir partir après le clash avec le président américain Donald Trump. « Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre », a déclaré Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale du président américain. « S’il devient évident que le président Zelensky, soit pour des motivations personnelles, soit politiques, diverge de la volonté de mettre fin aux combats dans son pays, alors je crois qu’on a un vrai problème », a-t-il ajouté, au micro de CNN.
Par ailleurs, Le Figaro a rapporté dans son édition de dimanche qu’E. Macron et K. Starmer ont élaboré un plan de cessez-le-feu pour l’Ukraine. Le président français a révélé les détails au journal français le 2 mars. Ledit plan prévoit un « cessez-le-feu aérien, maritime et des infrastructures énergétiques » qui durerait un mois et ne concernerait pas les actions terrestres car, en raison de la longueur du front, « il serait très difficile de vérifier que le front est respecté ». La deuxième partie du plan suppose que les pays européens envoient un contingent de maintien de la paix en Ukraine, mais à un stade ultérieur.
« La question, c’est comment on utilise ce temps pour essayer d’obtenir une trêve accessible, avec des négociations qui vont prendre plusieurs semaines et ensuite, une fois la paix signée, un déploiement », a déclaré le président. Le dirigeant français a également abordé à nouveau la question de l’augmentation des dépenses de défense, en comparant la situation européenne à celle de la Russie. « Depuis trois ans, les Russes dépensent 10% de leur PIB dans la défense. On doit donc préparer la suite, alerte-t-il, en fixant un objectif autour de 3, 3,5 % du PIB », a-t-il déclaré.
En Russie, Mikhaïl Сhérémet, député à la Douma et membre de la commission de sécurité, a qualifié le plan du président français de stratagème pour gagner du temps et regrouper les troupes ukrainiennes. « De telles demi-mesures sont absolument inacceptables et sans intérêt. Ce n’est qu’une ruse politique, un stratagème de Macron pour gagner du temps, créer de nouveaux canaux de livraison d’armes à l’Ukraine et regrouper les troupes ukrainiennes », a-t-il relevé.
Le Premier ministre britannique a déclaré le 2 mars que le Royaume-Uni, la France et éventuellement « une ou deux autres parties » travailleraient avec l’Ukraine sur un « plan de cessation des hostilités » qui serait présenté ultérieurement aux États-Unis. Les participants au sommet se sont mis d’accord sur quatre points : le maintien de l’aide militaire à l’Ukraine, l’engagement de Kiev dans des pourparlers de paix, la volonté des dirigeants européens de dissuader toute future invasion russe de l’Ukraine et la formation d’une « coalition de volontaires » pour défendre l’Ukraine et y assurer la paix. Le Royaume-Uni donnera également à l’Ukraine l’accès à 1,6 milliard de livres sterling (2,01 milliards de dollars) pour acheter de nouveaux missiles.