Il n’y a eu ni communiqué des Forces armées royales (FAR), ni information officielle de la part du gouvernement. Ce qui n’a pas empêché notre confrère Yabiladi de répercuter l’incident en rapportant que les faits remontent à lundi, dans la région de M’Hamid El Ghizlane qui abrite une base des FAR à l’orée des provinces sahariennes et loin de la zone tampon qui s’étend tout le long du Mur de Sable derrière lequel des points de contrôle sont disséminés. Le confrère signale que les éléments de la patrouille algérienne, qui ont pénétré à environ 10 km à l’intérieur du territoire marocain, ont expliqué aux FAR qu’ils « se sont égarés ». La partie marocaine a ensuite procédé à la libération des militaires algériens.
nul besoin de rappeler que pareil incident ne saurait aboutir à un quelconque dénouement sans l’aval de Rabat. Une décision politique qui ne saurait être prise qu’en haut lieu. Autant dire que le Maroc n’a pas cherché à faire de cette « incursion » une affaire d’Etat. Cela explique, peut-être, le mutisme officiel. Un mutisme que rien ne justifie au regard des défis que l’incident, pour aussi mineur qu’il est, engendre.
L’armée algérienne démontre, en tout cas, qu’elle accumule les maladresses dans son voisinage immédiat. Maladresses qui auraient pu se transformer en un bain de sang. Cet incident sur le sol marocain intervient une semaine après l’incursion d’une patrouille de l’armée algérienne dans le territoire mauritanien. Les militaires arrêtés chez notre voisin méridional ont alors « fourni des justifications maladroites et peu convaincantes, soulignant qu’ils étaient à la poursuite de terroristes et que la faiblesse du réseau de communication ne leur permettait pas de communiquer avec la partie mauritanienne », avait déploré un média à Nouakchott.
L’incident de M’Hamid El Ghizlane sera-t-il circonscrit à ce niveau-là, c’est-à-dire sans autre forme de procès ? La question se pose. Et en même temps inquiète. Surtout que le voisin de l’Est ne ménage aucun effort pour contrecarrer les intérêts bien compris du Royaume. A charge pour les autorités compétentes de réagir dans la clarté.