Mustapha Baitas a souligné « qu’un rapport récemment publié répond à une question posée depuis plusieurs mois : combien y a-t-il de bénéficiaires de Ramed ? ». Le porte-parole du gouvernement a donc expliqué que « ce rapport a rendu justice au gouvernement, car il a confirmé que le nombre de bénéficiaires de Ramed est de 11 millions, tandis que le chiffre cumulatif atteint les 18 millions ».
Ainsi, le responsable a rappelé que le chantier de la protection sociale constitue une priorité majeure pour le gouvernement, mené sous « des instructions royales claires ». Il a souligné que « dans un pays qui a réalisé de grandes avancées en matière d’infrastructures et de réformes économiques, il est naturel de s’engager dans ce nouveau chantier », en plus du fait que « notre pays se prépare à accueillir de grands événements », a-t-il précisé.
Concernant la protection sociale, le ministre a mis en avant des chiffres actualisés pour illustrer les progrès réalisés, tout en reconnaissant les défis à relever.
Pour les travailleurs non salariés, il a annoncé que « le total des bénéficiaires de cette catégorie s’élève aujourd’hui à quelque 3.769.000 personnes ». Toutefois, il a souligné que « c’est là où le gros du travail doit être réalisé pour augmenter ce nombre ». Quant aux citoyens issus du régime Ramed, incapables de cotiser, il a enchainé que « 11.048.656 bénéficiaires profitent actuellement de la couverture médicale et accèdent gratuitement aux services des hôpitaux publics et privés, au même titre que les fonctionnaires ». Reconnaissant que la mise en place d’un programme de cette envergure comporte des défis, le porte-voix de l’Exécutif a tenu à relativiser les critiques. « Il n’y a aucun système ou programme dans le monde qui fonctionne à 100% dès sa première année de mise en œuvre », a-t-il affirmé. « Mais ce gouvernement, en travaillant sur les décrets, les lois et les mesures en vigueur, s’engage à poser des bases solides pour réformer ce système », a-t-il confié. Selon lui, le programme de protection sociale concerne désormais « 11 millions de Marocains, soit 30% de la population », en se basant sur les données du dernier recensement. « Ce chantier, financé à 100% par l’État, reste un programme ambitieux qui doit être amélioré au fil du temps afin d’être plus efficace », a-t-il expliqué.
En défendant les réformes engagées par le gouvernement, le ministre a souligné que les efforts se poursuivront pour garantir une mise en place optimale du système de protection sociale. « C’est un chantier nouveau, lancé il y a deux ans maximum, et des améliorations continueront d’être apportées pour en assurer l’efficacité », a-t-il fait savoir.
M. Baitas n’a pas manqué, non plus, de faire le point sur « l’exonération totale des pensions et des revenus de retraite versés dans le cadre des systèmes de retraite de base, à hauteur de 100 %, (qui) serait mise en place à partir du 1er janvier 2026 ».
Cette mesure, qui coûtera plus de 1,2 milliard de dirhams, bénéficiera à 164 744 retraités, soit environ 86 % des retraités inscrits à la Caisse marocaine de retraite (CMR). Il a rappelé que cette exonération serait appliquée progressivement, en commençant par une réduction de 50 % de l’impôt sur les pensions et les revenus de retraite dès janvier 2025, avant de devenir totale en 2026.
Le ministre a expliqué « que cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de réformes fiscales visant à alléger la pression fiscale sur certaines catégories de citoyens, notamment les fonctionnaires, qui constituent historiquement la catégorie la plus imposée sur leurs revenus ». Il a souligné qu’il « existait des lacunes dans le système fiscal marocain, avant les réformes récentes, qui rendaient difficile l’imposition de certaines catégories professionnelles ». Selon lui, les réformes engagées ont permis de remédier à ces lacunes et d’introduire des mécanismes permettant désormais à des secteurs auparavant non soumis à l’impôt de contribuer à l’effort fiscal national. Il a ainsi précisé que la réforme de l’impôt sur le revenu, qui avait déjà coûté 5 milliards de dirhams, a permis d’atteindre un résultat favorable pour les fonctionnaires et les salariés, avec un bénéfice moyen de 400 dirhams par personne.
Toutefois, M. Baitas a indiqué qu’il existe des disparités dans l’impact de la réforme, précisant que certaines catégories de citoyens bénéficieront d’un montant inférieur tandis que d’autres profiteront davantage de cette exonération. Le ministre a également mis en avant les efforts du gouvernement pour renforcer la régulation de l’impôt sur le revenu dans des secteurs qui, jusqu’à présent, n’étaient pas soumis à cette imposition.
Quant aux revendications mises en exergue par le Réseau marocains des organismes de retraite (RéMor), motus et bouche cousue du ministre…