Le porte-parole du gouvernement a vite réagi en infirmant toute idée laissant entendre que la réduction du budget alloué à l’Instance nationale était dictée par une quelconque appréciation négative de la performance de cette institution. La réduction du budget alloué à l’INPPLC en 2025 ne serait en rien motivée par son rendement qui serait « mal évalué » par le gouvernement. Lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a été interpellé sur la réduction du budget de l’Instance en 2025 et les supputations qu’une telle mesure laisse induire en présageant qu’il s’agissait d’une forme de représailles du gouvernement à l’encontre de cette Instance.
Sans déciller, le ministre a souligné que cette réduction était tout à fait normale, étant donné que le budget alloué pour les premières années suivant la création d’une institution est quelque peu élevé pour des raisons qui tiennent à son lancement et sa mise en œuvre. Par la suite, il est normal que le budget soit revu à la baisse, a encore ajouté le ministre qui, rappelle-t-on, avait volé dans les plumes du président de l’INPPLC en exprimant son étonnement de voir les efforts du gouvernement en matière de lutte contre la corruption minorés… Plus, le ministre s’est déclaré surpris de voir que l’on demande aux institutions impliquées dans la lutte contre la corruption de s’acquitter de missions qui ne sont pas prévues par les lois qui les régissent !
M. Baitas avait en outre souligné que la lutte contre la corruption est un combat qui engage tous les acteurs (Exécutif et les autres institutions constitutionnelles concernées, y compris l’INPPLC) de la même manière, et que nul ne peut se targuer de le mener plus que d’autres. Il s’est également interrogé si les prérogatives de l’Instance ne comprenaient pas la moralisation de la vie publique, la consécration des principes de la gouvernance générale, du service public et de la citoyenneté responsable ? « Où se situe l’effort consenti par cette instance au niveau de ces attributions énoncées par la Constitution ?, » s’est-il demandé. Et puis, a-t-il martelé, « quiconque a connaissance de faits de corruption doit, à mon humble avis, s’adresser à la justice, car c’est à elle seule qu’il incombe de poursuivre et de condamner les auteurs d’actes de corruption ». Des déclarations qui avaient valu au ministre une levée de boucliers étouffée dans le vacarme de l’actualité politique.