Dans une mise à jour de ses « Perspectives de l’économie mondiale », l’institution financière s’attend à ce que l’inflation s’établisse à 1,7% en 2024 et à 2,3% l’année prochaine. S’agissant du taux de chômage, il devrait se situer à 13,4% cette année avant de reculer à 12,6% en 2025, selon ces prévisions rendues publiques à l’occasion des assemblées annuelles à Washington du FMI et de la Banque mondiale. Le FMI anticipe en outre que le solde du compte courant du Maroc va s’établir à -2,0% en 2024 puis à -2,3% l’année suivante.
Par ailleurs, il prévoit une croissance de l’économie marocaine de l’ordre de 3,4% à l’horizon 2029, conjuguée à un ralentissement de l’inflation à 2,0% pour la même période. Au niveau de la région Moyen Orient et Afrique du Nord, la croissance devrait atteindre 2,1% en 2024, avant de bondir à 4,0% en 2025, avec un taux d’inflation compris entre 14,8% en 2024 et 11,6% en 2025, selon les projections de l’institution financière internationale qui relève aussi que la croissance mondiale devrait rester stable, mais à un taux décevant à 3,2% en 2024 et 2025. Le Fonds note qu’alors que l’économie mondiale dans son ensemble devra se stabiliser, des révisions “notables » ont néanmoins eu lieu par rapport aux estimations initiales publiées en avril et en juillet derniers. Il s’agit de révisions à la hausse pour l’économie américaine (2,2% en 2025), et des révisions à la baisse pour d’autres économies avancées (1,7% en Europe et 1,7% en Asie), en particulier les plus grands pays européens, indique le rapport.
Pour les économies émergentes et en développement, poursuit le rapport, les perturbations de la production et du transport des matières premières, les conflits, les troubles civils et les phénomènes météorologiques extrêmes ont conduit à des révisions à la baisse pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale (3,9% en 2035, contre des estimations initiales de 4,2%), ainsi que pour l’Afrique subsaharienne (-0,1 à 4,2% en 2025). Ces contreperformances ont été compensées par des révisions à la hausse des projections pour les pays émergents d’Asie, où la forte demande de semi-conducteurs et d’électronique, favorisée par des investissements importants dans l’intelligence artificielle, a stimulé la croissance, indique l’institution de Bretton Woods. Sur le moyen terme, le FMI prévoit une croissance de 3,1% pour les cinq prochaines années. Il s’agit d’un taux “médiocre par rapport à la moyenne pré-pandémique”, déplore le Fonds, qui explique que des obstacles structurels persistants – tels que le vieillissement de la population et la faible productivité – “freinent la croissance potentielle dans de nombreuses économies”. L’inflation mondiale devrait, elle, chuter d’une moyenne annuelle de 6,7% en 2023 à 5,8% en 2024, puis à 4,3% en 2025, prévoit le rapport, qui estime que les économies avancées devront revenir à leurs objectifs d’inflation plus rapidement que les économies émergentes et celles en développement. Cependant, le rapport prévient que de nouvelles perturbations de la désinflation, en raison de potentielles hausses des prix des matières premières dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes, pourraient empêcher les banques centrales d’assouplir leur politique monétaire, entravant ainsi la politique budgétaire et la stabilité financière. Alors que les déséquilibres cycliques de l’économie mondiale s’atténuent, les priorités politiques à court terme doivent être “soigneusement calibrées”, recommande le FMI, qui prône aussi des “réformes structurelles” pour donner un élan aux perspectives de croissance à moyen terme.