Le ministère russe de la Défense a déclaré que ses forces avaient pris le contrôle du village de Verkhniokamianske, situé à près de 7 kilomètres (4,3 miles) à l’est de la ville de Siversk.Cette localitérevêt une importance stratégique pour la Russie, car le contrôle de cette zone pourrait faciliter une offensive plus large vers Kramatorsk, que l’Ukraine a désigné comme le siège provisoire de la région depuis que la Russie a pris le contrôle de la ville de Donetsk en 2014. Les autorités ukrainiennes n’ont pas encore commenté la revendication de la Russie. Kiev a fini quand même par reconnaitre la perte de Vougledar passée du côté des Russes, quelques heures plus tôt. La ville, qui comptait environ 15 000 habitants avant la guerre, située entre Donetsk et Marioupol, dans l’est du pays, pourrait se révéler assez importante dans la stratégie de Moscou, qui lui permettrait de rallier les fronts sud et est. Des militaires russes agitent des drapeaux en haut d’immeubles totalement détruits. Si l’armée ukrainienne – pendant plusieurs heures – refusé d’admettre son retrait de Vougledar, elle a officiellement confirmé que ses troupes doivent quitter la ville après deux ans et demi de combats meurtriers.
Située sur une petite colline, dans ce paysage de vastes plaines, la chute de cette ville ouvre la route vers Kurakhove, une cité un peu plus au nord, et qui permettrait à l’armée russe de progresser plus rapidement.
La conquête de cette cité met fin à la stabilité de ce secteur de la ligne de front depuis deux ans, écrit l’AFP. Elle soulève aussi la question de la solidité des défenses ukrainiennes dans cette zone située à la jonction des fronts est (régions de Louhansk et de Donetsk) et sud (régions de Zaporijjia et de Kherson).
La Russie tente de prendre Vougledar depuis les premières semaines de son invasion, déclenchée le 24 février 2022. Des combats particulièrement sanglants pour les forces russes y ont eu lieu début 2023, nombre d’hommes s’étant lancés dans des assauts d’infanterie et de chars ayant été décimés par les Ukrainiens. La ville, largement détruite, a été bombardée sans relâche par l’armée russe. Un petit nombre de civils a refusé de partir, mais ni Kiev ni Moscou ne sont en mesure de dire combien.
Menaces otaniennes
Pour sa première journée en tant que secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte ne s’est pas prononcé contre l’utilisation par Kiev d’armes de longue portée occidentales pour frapper la Russie en profondeur. Selon lui, il revient à chaque membre du bloc militaire piloté par Washington d’établir avec Kiev ses règles d’engagement.
« Ce n’est pas à moi de décider. » Telle est la réponse de M. Rutte, l’ancien Premier ministre néerlandais, désormais secrétaire général de l’OTAN. Celui-ci était interrogé lors de sa première conférence de presse à Bruxelles sur la demande de Kiev de pouvoir utiliser les armes à longue portée occidentales fournies par les Occidentaux pour frapper le territoire russe. Invoquant « le droit international », M. Rutte a d’abord défendu la légitimité des frappes ukrainienne sur des cibles militaires situées en territoire russe. « Comme nous le savons, le droit international ne s’arrête pas aux frontières. Reconnaître le droit à la défense de l’Ukraine implique également qu’elle puisse frapper des cibles légitimes en Russie », a-t-il affirmé. Déclarant « comprendre la demande de l’Ukraine », il a cependant précisé que l’octroi à Kiev d’un tel feu vert « relève de la compétence de chaque allié dans le cadre de ses relations avec l’Ukraine ». « En définitive, c’est à chaque allié de déterminer l’étendue de son soutien à l’Ukraine. Ce n’est pas à moi de décider, mais aux alliés individuels dans le cadre de leurs relations avec Kiev », a-t-il ajouté.
Fervent soutien de Kiev, M. Rutte a également rappelé l’importance de celui des États-Unis, qui ont alloué plusieurs dizaines de milliards de dollars d’aide militaire à Kiev depuis l’éclatement du conflit en février 2022. « Soyons clairs, l’Ukraine n’existerait probablement plus en tant que pays sans le soutien des États-Unis », a déclaré le successeur de Jens Stoltenberg, mettant en avant l’ampleur de l’engagement militaire occidental.
Le nouveau secrétaire général prend les rênes de l’OTAN dans un climat de tensions croissantes entre Moscou et les chancelleries occidentales et ce alors que le soutien militaire à l’Ukraine ne fait pas consensus au sein de l’Alliance. Alors que Kiev réclame la levée des restrictions occidentales sur l’usage de missiles à longues portée, le président russe et l’ambassadeur de la Russie à l’ONU ont averti qu’une telle autorisation des pays occidentaux serait considérée comme «une implication directe» des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine. Le 25 septembre, Vladimir Poutine a déclaré que des « clarifications » de la doctrine nucléaire russe avaient été proposées, notamment celle de considérer comme une « attaque conjointe » une attaque menée contre la Russie « par un pays non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire ».