Le communiqué de la Maison Blanche qui a sanctionné la rencontre, mercredi, de J. Biden avec, V. Zelensky, à New York, en marge des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies, indique que le locataire du Bureau Ovale a souligné lors de la réunion que le soutien inébranlable des États-Unis à l’Ukraine se poursuivra au même rythme, soulignant un nouveau programme d’aide qui sera annoncé pour Kiev. Dans le même contexte, le Pentagone a annoncé l’envoi d’une nouvelle aide militaire d’un montant de 375 millions de dollars à l’Ukraine, lors de la rencontre entre les deux responsables.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale notamment de l’Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que l’imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l’endroit de Moscou. La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l’Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l’Ukraine à ses plans d’adhésion à des entités et alliances militaires, dont l’Otan, et l’adoption d’un statut de « neutralité totale », ce que Kiev considère comme étant une « ingérence dans sa souveraineté ».
En parallèle, Vladimir Poutine a annoncé mercredi que des « clarifications » de la doctrine nucléaire russe avaient été proposées. La Russie pourrait notamment employer son arsenal nucléaire en cas d’attaque conventionnelle contre son sol ou celui de la Biélorussie par un État ne possédant pas l’arme nucléaire, mais soutenu par un État nucléarisé.
« Il est proposé de considérer comme une attaque conjointe contre la Fédération de Russie, l’agression de la Russie par un pays non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire », a déclaré le maitre du Kremlin, lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe. Ce recours pourrait également avoir lieu en cas de « lancement massif » d’aéronefs ou de missiles contre son territoire. « Nous envisagerons une telle possibilité si nous recevons des informations fiables sur le lancement massif de moyens d’attaque aérospatiaux et leur franchissement de la frontière de notre État », a-t-il déclaré, avant de préciser faire référence « à l’aviation stratégique et tactique, aux missiles de croisière, aux drones, aux avions hypersoniques et autres appareils aériens ». Ces déclarations surviennent au moment où Kiev entend convaincre Washington de lui octroyer son feu vert pour effectuer des tirs dans la profondeur du territoire russe à l’aide de missiles longue portée fournis par les chancelleries occidentales. Une éventualité qui serait considérée comme « une implication directe » des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine, ont déjà prévenu le président russe et l’ambassadeur de la Russie à l’ONU.
« Tout le monde sait que pour pouvoir utiliser ce type d’armes, il faut avoir accès à des renseignements fournis par les satellites américains et européens. L’Ukraine elle-même ne dispose d’aucune de ces capacités » avait précisé l’ambassadeur russe à l’ONU le 13 septembre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Dans un contexte de tensions grandissantes avec l’Occident, plusieurs responsables russes ont ces derniers mois estimé nécessaire de réviser la doctrine d’emploi de l’arme nucléaire de leur pays. « La dissuasion nucléaire dans sa compréhension classique antérieure ne fonctionne pas pleinement » avait déclaré le numéro deux de la diplomatie russe, Sergueï Riabkov, dans une interview au magazine Vie internationale, publiée début juillet, estimant qu’elle avait « besoin de quelques ajouts et ajustements conceptuels ». Un mois plus tôt, depuis le Forum économique de Saint-Pétersbourg, V. Poutine avait prévenu que des changements dans la doctrine nucléaire russe n’étaient « pas exclus », déclarant que celle-ci était un « instrument vivant ».