V. Poutine a été reçu par Ilham Aliev et son épouse à la résidence du président azerbaïdjanais pour une première rencontre informelle. Le président russe devrait s’entretenir avec son homologue azerbaïdjanais sur le développement du partenariat stratégique entre la Russie et l’Azerbaïdjan et aborder les enjeux de la scène internationale et régionale. Une déclaration commune des deux chefs d’État est prévue à l’issue de la rencontre ainsi que la signature de plusieurs accords intergouvernementaux. Le dernier déplacement du maitre du Kremlin en Azerbaïdjan remontait à septembre 2018, alors que celui de son homologue azerbaïdjanais remonte au 22 avril dernier. Lors de leurs dernière rencontre, les deux chefs d’État avaient discuté de la coopération russo-azerbaïdjanaise dans les domaines du commerce, de l’économie, des investissements et de la culture, ainsi que de l’actualité internationale et régionale. Les relations économiques avec Bakou, proche partenaire de Moscou, connaissent une croissance régulière. Le volume des échanges commerciaux entre la Russie et l’Azerbaïdjan dépasse actuellement les 4 milliards de dollars, d’après les chiffres du Kremlin, alors que les investissements russes en Azerbaïdjan sont estimés à 6 milliards de dollars.
Concernant le conflit russo-ukrainien, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré dimanche qu’« aucune négociation directe ou indirecte entre la Russie et le régime de Kiev sur la sécurité des infrastructures civiles critiques n’a été ni n’est en cours ». Elle commentait les assertions de certains médias occidentaux selon lesquelles l’attaque ukrainienne contre la région russe de Koursk aurait « sapé des négociations indirectes » avec l’Ukraine au Qatar. Selon la presse en question, l’Ukraine aurait organisé cette attaque en vue « d’arracher » un accord avec Moscou. « Personne n’a rien arraché, car il n’y avait rien à arracher », a martelé M. Zakharova, rappelant que la position russe restait inchangée et que le président V. Poutine avait dit impossible de négocier avec les responsables d’exactions sur la population civile. La diplomate russe a par ailleurs rappelé que l’Ukraine avait raté une belle occasion de lancer des pourparlers lorsque le président russe avait proposé, plus tôt cette année, une initiative de paix. « Au lieu d’accepter cette initiative, le régime de Kiev a lancé une offensive dans la région de Koursk début août », a dénoncé la responsable.
À noter que le régime ukrainien s’était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d’entrer en pourparlers. Les seuls contacts entre la partie russe et le régime de Kiev ont été effectués depuis par des intermédiaires, principalement pour des échanges de prisonniers.
Le 24 juillet dernier à Pékin, Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, déclarait son pays disposé à dialoguer si la partie russe l’était à négocier de « bonne foi », ajoutant ne pas avoir observé cela. Les déclarations de Kiev ont été accueillies avec scepticisme du côté de Moscou. La Russie est ouverte aux négociations avec l’Ukraine, a ainsi indiqué Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, le 25 juillet, soulignant néanmoins les incertitudes entourant la position ukrainienne : « Des déclarations très différentes ont été faites, ce n’est pas tout à fait clair encore », a déclaré D. Peskov.
Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporojié, et qu’elle accepterait d’opter pour un « statut neutre – non aligné, non nucléaire », ajoutant à ces conditions « démilitarisation », « dénazification » et levée des sanctions contre la Russie.
Kiev exige encore le retour aux frontières de 1991, en dépit du rattachement par référendum à la Fédération de Russie des entités de Crimée (Sébastopol et la République de Crimée) dès 2014, suivies en 2022 du Donbass (Donetsk et Lougansk) et de la Novorossia (Kherson et Zaporojié). Des revendications jugées irréalistes par Moscou.
A signaler que le général de division Apti Alaudinov avait indiqué samedi à RIA Novosti que les unités russes épuisaient les forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk. Jusqu’à 300 militaires ukrainiens sont éliminés par jour, d’après le ministère russe de la Défense. Commandant des forces spéciales d’Akhmat et chef adjoint de la principale direction militaro-politique du ministère de la Défense, A. Alaudinov a affirmé que les unités russes épuisaient les forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk. Des tentatives de percées ukrainiennes ont été contrées par l’aviation et l’artillerie russes, qui sont intervenues le 16 août sur plusieurs points chauds dans cette région. La situation est sous contrôle de l’armée russe, a ajouté le général. « Nous terminons le blocage des forces et moyens qui sont entrés sur le territoire de la région de Koursk. L’ennemi subit de très lourdes pertes à la fois en équipement et en main-d’œuvre », a encore déclaré A. Alaudinov.
Le ministère de la Défense a fait savoir samedi 17 août que les forces armées russes avaient repoussé des offensives visant Korenevo, Russky et Cherkassky Porechny, en direction de Koursk.