Selon les médias israéliens, Iyad Rantisi, médecin palestinien de 53 ans, a été enlevé à la mi-novembre alors qu’il tentait d’échapper aux bombardements dans le nord de Gaza. I. Rantisi a été déclaré mort six jours plus tard à la prison de Shikma, qui abrite un centre d’interrogatoire du Shin Bet.
La nouvelle de sa mort a cependant été censurée lorsqu’un tribunal israélien a prononcé un mandat de silence de six mois interdisant la publication de tous les détails sur cette affaire. I.Rantisi n’est pas la première victime de ce type de crime israélien. Un autre médecin palestinien de Gaza, Adnan al-Bursh, a également été tué alors qu’il était détenu par les autorités d’occupation israéliennes après avoir été torturé et maltraité pendant quatre mois. Le bureau médiatique du gouvernement à Gaza a déclaré, mardi 18 juin, dans un communiqué que l’exécution du Dr Rantisi par l’occupation israélienne « dans les prisons est un crime horrible nécessitant une enquête internationale ».
« Nous exigeons la libération de 310 membres du personnel médical qui sont torturés », ajoute le communiqué.
Le communiqué indique qu’I. Rantisi était chef du service d’obstétrique de l’hôpital Kamal Adwan et qu’il a été tué « sous la torture dans les prisons de l’occupation. Il a été arrêté il y a des mois, emmené dans les cellules de détention de l’occupation, puis exécuté. »
« Les premiers rapports sur le martyr Iyad Rantisi indiquent que l’occupation l’a exécuté par l’intermédiaire d’une force de geôliers israéliens qui l’ont soumis à des décharges électriques et à diverses formes de torture, ce qui l’a conduit au martyre il y a des mois. Cependant, l’occupation a caché son martyre et n’a pas annoncé ce crime brutal », note le communiqué. « Ce crime nous rappelle un crime antérieur au cours duquel l’occupation a exécuté le Dr Al-Barsh dans les prisons après l’avoir soumis à une torture systématique. Cela nous rappelle également l’exécution par l’occupation de 499 membres du personnel médical et les graves tortures subies par 310 membres du personnel médical actuellement détenus dans les prisons de l’occupation, le tout dans le contexte de leur éradication et de leur exécution dans un silence international sans précédent et horrible », ajoute le texte.
La déclaration du gouvernement de Gaza a fermement condamné et dénoncé « les actes brutaux d’arrestation, de meurtre et d’exécution perpétrés par l’armée d’occupation israélienne contre le personnel médical ».
« Nous appelons la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et les organismes internationaux à condamner ce crime odieux et brutal », ajoute le communiqué.
Le gouvernement de Gaza a déclaré dans le communiqué qu’il tenait « l’occupation israélienne et l’administration américaine entièrement responsables de la vie et de la sécurité des équipes médicales, qu’il s’agisse de celles qui sont encore détenues par l’armée d’occupation ou de celles qui travaillent dans les hôpitaux et divers centres médicaux ».
« Nous exigeons que la communauté internationale fournisse une protection juridique au personnel médical palestinien et lui permette de travailler librement en temps de guerre sans craindre d’être arrêté ou menacé de meurtre ou d’assassinat, conformément à la Quatrième Convention de Genève et aux conventions et normes internationales et humanitaires », a-t-il noté. « Nous appelons la communauté internationale et les organisations internationales et de défense des droits de l’homme à ouvrir une enquête internationale sur les crimes d’arrestation et d’exécution de personnel médical palestinien par l’occupation israélienne, en particulier les cas d’exécution des médecins Iyad Al-Rantisi et Adnan Al- Barsh, et de renvoyer les criminels impliqués dans ces crimes devant les tribunaux internationaux pour jugement », a-t-il déclaré. « Nous exhortons la communauté internationale et les institutions humanitaires et des droits de l’homme à faire pression sur l’occupation israélienne pour qu’elle libère immédiatement et d’urgence tous les médecins, infirmières et travailleurs du secteur de la santé palestinien », indique le communiqué.
Adnan Al-Barsh dirigeait le service de chirurgie orthopédique de l’hôpital Shifa de la ville de Gaza et a été enlevé à Khan Younès en décembre. Le père de six enfants est décédé quatre mois plus tard, le 19 avril, à la prison d’Ofer, en Cisjordanie occupée. Les autorités d’occupation israéliennes n’ont jamais expliqué les circonstances de la mort de Barsh.
Plus de trois douzaines de Palestiniens de Gaza détenus dans le centre de détention israélien de Sde Teiman sont également morts, très probablement sous la torture. Ces chiffres n’incluent pas les Palestiniens de Gaza morts dans les prisons gérées par le service pénitentiaire israélien.