L’armée d’occupation israélienne a commis, dans la nuit de dimanche à lundi 27 mai, un nouveau massacre qui a couté la vie à 40 Palestiniens et blessé au moins 65 autres, dont plusieurs grièvement atteints. Le ministère de la Santé à Gaza a signalé dans son nouveau bilan le martyr de 36.050 civils palestiniens, des enfants et des femmes pour l’essentiel, auxquels s’ajoutent 81.000 blessés. Des tirs d’artillerie et des explosions ont retenti dans diverses zones du camp de Jabalia et de la localité de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza L’artillerie de l’occupation cible les camps de Chaboura et Bina, le quartier de Qeshta et la zone d’Al-Balad au sud et au centre de Rafah.
Le correspondant d’Al-Manar a rapporté que les efforts se poursuivaient pour rechercher des personnes disparues, après que des avions d’occupation ont bombardé les tentes de personnes déplacées près de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien affirme que la frappe a visé des tentes de déplacés près du siège des Nations Unies au nord-ouest de Rafah tout en précisant que « l’endroit bombardé avait été désigné zone humanitaire par Israël ».
Des sources locales ont rapporté que les avions de combat de l’occupation ont bombardé les tentes des déplacés avec au moins huit missiles, provoquant des incendies dans les tentes des déplacés.
Le bureau de gouvernement à Gaza a indiqué, lors d’une conférence de presse, que l’occupation a ciblé plus de 10 centres d’hébergement de personnes déplacées dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, ce qui a fait 190 martyrs. Pour sa part, le service de défense civile de Gaza a déclaré que ses équipes ont évacué 50 personnes, tuées ou blessées, à la suite du bombardement par l’occupation du camp de personnes déplacées au nord-ouest de Rafah, indiquant que la zone ciblée comprenait 100 000 personnes déplacées. En réaction à ce massacre, le Hamas a déclaré que l’occupation a commis un horrible crime de guerre contre les citoyens déplacés dans des tentes à l’ouest de la ville de Rafah « au mépris total de la décision de la Cour internationale de Justice, qui avait exigé l’arrêt de l’agression contre Rafah ». Dans un communiqué, le Hamas a tenu l’administration américaine et le président Biden en particulier pour pleinement responsables de ce massacre, « que l’entité sioniste n’aurait pas commis sans le soutien américain et le feu vert pour envahir Rafah, malgré le fait qu’elle soit peuplée de citoyens déplacés. » Le Hamas a appelé « à la mise en œuvre immédiate et urgente des décisions de la Cour internationale de Justice et à faire pression pour mettre fin à ce massacre et à l’effusion du sang de civils innocents, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées ». Ajoutant que « la communauté internationale, les Nations Unies et toutes les parties concernées doivent prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la guerre de génocide en cours ».
Le mouvement palestinien a appelé, enfin, les peuples arabes et islamiques et les peuples libres à intensifier le mouvement et les activités dénonçant la guerre de génocide, « et à faire pression pour rompre les relations avec cette entité voyou qui continue de mépriser la communauté internationale et les résolutions de l’ONU ».
Pour sa part, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) qui a dénoncé « la barbarie » de l’occupant israélien contre la population désarmée à Gaza, a appelé les puissances et pays amis à faire pression sur l’entité sioniste en faisant valoir la cause palestinienne au niveau des diverses instances internationales. « Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah. Sur Twitter, l’ONG Médecins sans frontières a indiqué que « suite à une frappe aérienne israélienne (…) des dizaines de blessés et plus de 15 morts ont été amenés au point de stabilisation des traumatismes que nous soutenons ».
L’Égypte, la Jordanie et le Koweït ont condamné à l’unisson cette attaque alors que le Qatar déplore un raid qui pourrait « entraver » les pourparlers de paix prévus mardi. Plus tôt dans la journée, les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, avait tiré une salve de roquettes sur Tel-Aviv. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné un « bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés ». Le texte du Caire a notamment appelé à « mettre en œuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires ». Le ministère a en effet dénoncé le « ciblage des civils sans défense» et «une politique systématique visant à élargir le spectre de la mort et des destructions dans la bande de Gaza pour la rendre invivable ».
Le Royaume hachémite a dénoncé, quant à lui, « ces actes et crimes qui représentent une violation flagrante des règles du droit international et du droit international humanitaire », tout en appelant « l’ensemble de la communauté internationale » à « s’attaquer et demander des comptes aux responsables ». Le Koweït, pays traditionnellement propalestinien, a également condamné la frappe israélienne sur le sud de l’enclave gazaouie. Le Qatar, qui joue les premiers rôles dans les médiations pour tenter d’arriver à une trêve à Gaza, a insisté sur le fait que ce raid pourrait « entraver » les pourparlers, rapporte l’AFP, citant le communiqué de la diplomatie qatarie. En effet, Doha déplore que « les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza ».
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et des dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de Tunisie sont attendus en Chine cette semaine, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères à Pékin. Du 28 mai au 1er juin, les dirigeants « effectueront des visites d’Etat en Chine et assisteront à la cérémonie d’ouverture de la 10e conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Etats arabes », a déclaré Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Une occasion pour évoquer le drame en cours en Palestine occupée ?
En attendant, tout porte à croire que ce nouvel accès de rage israélien intervient dans le sillage d’une opération singulière menée par la résistance palestinienne contre l’armée sioniste. Abou Ubeida, porte-parole des Brigades al-Qassam, a annoncé dimanche une nouvelle opération de capture de soldats israéliens dans le camp de Jabaliya au nord de la bande de Gaza dans l’après-midi du samedi. « Dans une opération complexe réalisée dans l’après-midi du samedi, nos combattants ont entrainé une force sioniste dans un tunnel dans le camp de Jabaliya et l’ont fait tomber dans une embuscade dans ce tunnel et dans sa bouche », a-t-il déclaré. Il a assuré que des accrochages s’en sont suivis « à la distance zéro », indiquant que les combattants « ont attaqué la force de soutien qui a accouru sur les lieux » assurant « avoir blessé, tué, et capturé tous les membres de cette force et confisqué leur arsenal militaire ».
Le porte-parole des Qassam n’a pas précisé le nombre des soldats israéliens qui ont été capturés, mais il a assuré que « des détails supplémentaires de cette opération seront révélés ultérieurement » et affirmé que « le gouvernement de l’ennemi poursuit sa politique aveugle et absurde de vengeance et de destruction ; le gouvernement de l’ennemi passe de fiasco en fiasco ». Il a tourné en dérision les efforts de l’armée israélienne pour restituer les dépouilles de ces captifs et présenter ceci comme un exploit.
« Les forces d’occupation fouillent partout dans les décombres à la recherche des dépouilles de certains de leurs captifs qu’elles avaient dument bombardés et envoient des milliers de soldats dans les ruelles de Jabaliya et ailleurs à la recherche de cadavres, sacrifiant leurs soldats, au service des magouilles personnelles de Netanyahu et des intérêts de son gouvernement extrémiste fasciste. Par la suite, l’armée de l’ennemi véhicule l’extraction des dépouilles comme un exploit militaire et moral ».
Les Brigades al-Qassam ont diffusé les images vidéo d’un soldat israélien dont le cadavre est trainé dans un tunnel. Dans la journée de lundi, elles ont assuré avoir ciblé avec des obus de mortier les forces sionistes qui avancent à l’est du camp de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza. Et affirmé avoir détruit 5 autres chars et deux bulldozers. La veille, 2 chars Merkava 4 ont été touchés dans l’entourage de la mosquée de l’Imam Ali a l’est du camp de Jabaliya, un autre derrière l’école Abou Zatoun et le dernier sur le carrefour al-Barii’ dans le camp de Jabaliya. Un soldat israélien a été abattu dans le quartier al-Machrou’, au nord-est du camp de Jabaliya, par un sniper des Brigades alors qu’une maison dans laquelle des soldats étaient retranchés, près de l’immeuble Haboub dans le camp de Jabaliya, a été pulvérisée par des charges explosives.
Les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont pour leur part rendu compte d’un tir de projectile de type 107 contre un attroupement de soldats et de véhicules ennemis infiltrés dans la région Tabat Zare’ au nord-est de la ville de Rafah. Elles ont par ailleurs diffusé 2 vidéos qui montrent le tir de sniper contre un soldat israélien dans l’axe de Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza et l’envoi d’une salve de roquettes « sur l’axe de progression au nord de Gaza en direction de Sderot ».