Le principal sujet qui devait être discuté vendredi entre les responsables américains et européens a trait à l’« Inflation Reduction Act », gigantesque plan d’aide destiné la transition énergétique lancé par J. Biden, privilégiant le « Made in America » notamment via des incitations fiscales à l’achat de véhicules électriques. De quoi inquiéter les industriels européens.
Pour tempérer un tantinet les craintes, les deux dirigeants ont promis, dans un communiqué scellant leur réunion, de « commencer immédiatement à négocier en vue d’un accord ciblé sur les métaux stratégiques » de la transition énergétique.
J. Biden qui n’a pas l’intention de modifier son programme a promis à son hôte de « travailler pour éviter une compétition à somme nulle, afin que nos politiques d’aides publiques soutiennent le développement des énergies propres et de l’emploi sans devenir des aubaines pour les intérêts privés», selon le communiqué conjoint.
Avant que la réunion bilatérale ne débute, le locataire de la Maison Blanche avait rappelé avoir promis à son interlocutrice une « nouvelle ère » dans la relation transatlantique, durement éprouvée par son prédécesseur Donald Trump, et loué leur unité face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Je tiens à vous remercier pour votre rôle moteur » dans la conclusion d’un accord avec le Royaume-Uni sur la délicate question de la frontière nord-irlandaise après le Brexit, a encore dit le démocrate de 80 ans.
Les États-Unis et l’Union européenne « sont de bons amis » a rappelé U. von der Leyen, tout en assurant être « très reconnaissante » de l’aide apportée par les Américains pour réduire la dépendance européenne au gaz russe. L’Ukraine a également été au menu des discussions, au lendemain d’une salve massive de missiles russes contre le pays. « Nous sommes ensemble dans le soutien sans faille à l’Ukraine, aussi longtemps qu’il le faudra », signale le communiqué commun. U. von der Leyen a indiqué qu’il avait surtout été question des sanctions contre la Russie, de leur « mise en œuvre » et des moyens d’éviter qu’elles ne soient contournées.
Grande absente des déclarations officielles vendredi : la Chine. À l’heure où les États-Unis accusent ouvertement Pékin d’envisager une aide militaire à la Russie, Washington voudrait convaincre l’Union européenne d’adopter une position plus ferme face à Pékin. Le communiqué conjoint fait allusion à la Chine, en signalant que les deux dirigeants font part de leurs « préoccupations partagées face au défi que représentent, entre autres, les politiques de pression économique, l’instrumentalisation des dépendances économiques et les politiques économiques non concurrentielles ». Autant de pratiques imputables à Pékin.