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Xi Jinping à Paris : La guerre en Ukraine en question

Les présidents français et chinois ont prononcé une allocution devant la presse à l'issue de leurs entretiens à Paris, lundi 6 mai. Le conflit ukrainien a dominé les discussions entre les deux chefs d’Etat.
Xi Jinping à Paris : La guerre en Ukraine en question

« Les conflits ne peuvent être réglés que par les négociations », a déclaré lundi 6 mai au soir à Paris Xi Jinping. Evoquant la crise ukrainienne, le président chinois a appelé les parties concernées « à reprendre le dialogue » et insisté sur « l’organisation d’une conférence internationale de paix reconnue par la Russie et l’Ukraine, réunissant toutes les parties sur un pied d’égalité et permettant une discussion équitable ».

Cet appel intervient alors que la Russie n’est pas invitée à la conférence sur l’Ukraine qui aura lieu les 15 et 16 mai au Bürgenstock en Suisse. « Nous avons exposé à plusieurs reprises notre position », a rappelé le dirigeant chinois, défendant la diplomatie pacifique de la Chine et le fait que son pays n’était ni à l’origine de la crise ukrainienne ni partie prenante à celle-ci.
« Dans le même temps, nous nous opposons à ce que l’on utilise cette crise pour rejeter les responsabilités sur un pays tiers pour noircir son image et inciter à une nouvelle guerre froide », a regretté le président chinois. « Nous soutenons la construction d’une architecture de sécurité européenne durable », a-t-il ensuite déclaré.

Le dirigeant chinois a ensuite appelé « avec la France » à une trêve « dans le monde entier » à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, acceptant là une demande d’Emmanuel Macron. Xi. J. a en outre qualifié de « tragédie » le conflit israélo-palestinien, appelant à l’adhésion de plein droit de la Palestine à l’ONU et à relancer « la solution à deux Etats ».

Depuis février 2022, la Russie s’est tournée vers la Chine à la suite des sanctions occidentales. Pékin et Moscou s’accordent par ailleurs sur le refus de l’hégémonie occidentale. « Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie » a de son côté fait valoir E. Macron. « Au vu de cette histoire complexe, nous accueillons favorablement les engagements des autorités chinoises à s’abstenir de vendre toute arme, toute aide à Moscou et à contrôler strictement l’exportation des biens à double usage » a-t-il ajouté, évoquant « la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ». « Je vous remercie de ce moment de coordination que vous avez souhaité avant la visite du président Poutine en Chine, ce qui permettra aussi d’avoir un agenda commun et de pouvoir identifier les volontés ou non d’aller vers cette paix durable », a poursuivi le président français.

Cet échange entre les dirigeants français et chinois intervient alors que les relations sont particulièrement tendues entre Paris et Moscou, depuis l’annonce d’E. Macron de fournir de nouveaux missiles Scalp à Kiev en janvier dernier, et l’affirmation plusieurs fois répétée de ne pas exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine. Les Occidentaux n’ont pas « une approche consistant à rechercher un changement de régime à Moscou », a toutefois déclaré le locataire de l’Elysée aux côtés de son hôte chinois. Lundi, Reuters rapportait que l’ambassadeur de France en Russie serait présent lors de l’investiture de V. Poutine le 7 mai à Moscou. Ce que d’autres capitales européennes ne feront pas, notamment Berlin.

Pékin a proposé un règlement politique en 12 points en février 2023 afin de mettre fin au conflit en Ukraine, impliquant le respect de la souveraineté des États et le début de pourparlers. Des propositions saluées par Moscou mais jusque-là écartées par l’Occident, qui estime que les négociations ne débuteront que selon la volonté de Kiev. Depuis plusieurs semaines, Paris semble vouloir faire pression sur Pékin pour s’adresser à Moscou.

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