Le Bureau médiatique du gouvernement à Gaza a assuré que seuls 9 camions d’aides ont été autorisés à entrer alors que la bande de Gaza a besoin de 500 camions. Des correspondants sur place rapportent dans l’après-midi de lundi qu’au moins 71 personnes ont succombé depuis l’aube, dont plus de 40 dans le centre et au sud. Selon l’AFP, la Défense civile de Gaza avait indiqué qu’au moins 52 personnes ont été tuées dans les bombardements de l’armée israélienne.

Citant une personne qualifiée « d’informée » , le Washington Post a révélé que les hommes du président américain Donald Trump « ont averti Israël qu’ils l’abandonnerait si la guerre ne ne cessait pas dans la bande de Gaza ». La source a ajouté que « le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est politiquement capable, comme par le passé, de le faire, avec une large majorité à la Knesset et en Israël, mais qu’il n’a pas la volonté politique nécessaire ». L’article du journal fait suite aux déclarations de B. Netanyahu selon lesquelles « le summum de famine ne peut être atteint à Gaza, pour des raisons pratiques et diplomatiques », tout en affirmant « qu’Israël prévoit de contrôler l’ensemble de la bande de Gaza ».

Selon le Washington Post, B. Netanyahu a utilisé le terme de « ligne rouge » pour décrire « le risque d’une famine massive à Gaza, qui pourrait coûter à Israël le soutien des États-Unis ».

L’Associated Press a indiqué « qu’il n’est pas clair s’il s’agit de la situation à Gaza ou de la possibilité d’une perte de soutien ».

Durant les 24 dernières heures, 136 martyrs et 364 blessés ont été accueillis dans les hôpitaux, a précisé le ministère de la Santé à Gaza. En 3 jours, il y a eu 500 martyrs, avait déploré dimanche ce ministère, ce qui équivaut à 1 martyr toutes les 15 minutes. Le bilan des martyrs et des blessés depuis octobre 2023 s’est alourdi pour atteindre respectivement les 53.475 et 121.398.

L’atrocité de ce génocide n’a pas d’égal dans l’histoire des conflits de grande intensité. Ainsi, si les États-Unis ont largué environ 15 tonnes d’explosifs par kilomètre carré au Vietnam (sur une période de 8 ans), l’entité sioniste a largué, elle, 275 tonnes par kilomètre carré à Gaza (en un an et demi), un chiffre 18 fois supérieur, fait remarquer le site EuroPalestine. Début mai, le bureau du gouvernement de Gaza a assuré que l’armée d‘occupation a largué plus de 100 mille tonnes de bombes sur l’enclave depuis octobre 2023. Il indique que 2.200 familles ont été entièrement décimées dans 12 mille massacres.

La ville de Khan Younes au sud a été la plus intensément ciblée en ce début de semaine. L’armée d’occupation avait auparavant lancé des avertissements d’évacuation à ses habitants. Des sources locales ont fait état d’au moins 30 bombardements en une heure, ciblant les principaux quartiers densément peuplés de la ville. Une mère, Safa Aliane et ses 6 enfants ont péri dans un raid israélien sur le quartier al-Aamour dans la localité al-Fakhari, à l’est de Khan Younes. Les médias palestiniens ont fait état entre autres des raids meurtriers suivants ces dernières heures. L’école al-Hasayna qui abrite des centaines de familles dans le camp de Nusseirat a été bombardée. Il y a au moins 5 martyrs de la famille Abou Daqa, dont 2 femmes. Il y a eu 6 martyrs de la famille al-Khour dans un raid aérien sur le quartier al-Sabra au sud de Gaza-ville.

Les avions de guerre israéliens ont lancé des raids extrêmement violents sur les quartiers d’al-Tuffah et d’al-Chouja’iyya à l’est de la ville de Gaza. Une série de frappes a ciblé des maisons  et des tentes abritant des personnes déplacées, notamment dans les régions de Khan Younes et Jabalia dans le sud et le nord de la bande de Gaza.

Le ministère palestinien de la Santé a rapporté que les forces d’occupation israéliennes ont intensifié les bombardements et le siège de l’hôpital indonésien dans le nord de la bande de Gaza depuis l’aube, et ce dans le cadre d’une campagne systématique contre les installations médicales. Cela survient quelques jours après que l’hôpital européen de Gaza a été mis hors service. Le ministère a affirmé qu’un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et le personnel médical à l’intérieur de l’hôpital, entravant la fourniture de soins d’urgence aux victimes de l’agression israélienne en cours. Et d’ajouter que l’occupation intensifie sa campagne systématique visant à cibler les hôpitaux dans le but de les mettre hors service, appelant toutes les autorités compétentes à intervenir de toute urgence pour assurer la protection du personnel médical, des patients et des blessés à l’intérieur de l’hôpital indonésien.

A rappeler que trois journalistes palestiniens ont été tués, dimanche, lors de trois frappes israéliennes distinctes contre la bande de Gaza. Le Centre d’information palestinien a rapporté que « la journaliste Nour Qandil, son mari et leur fille ont été tués suite à un bombardement israélien qui a ciblé leur maison dans le quartier de Bishara à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza ». Des sources palestiniennes ont également annoncé le « martyre du journaliste Abdel Rahman Tawfiq Al-Abadlah est tombé à la suite des raids israéliens contre la localité Al-Qarara, au nord-est de Khan Younès ». « Le journaliste Aziz Al-Hajjar est tombé en martyre avec sa femme et ses enfants lors d’un bombardement israélien visant la région de Bir al-Naja, dans le nord de Gaza. »

Israël va prendre le contrôle « de tout le territoire » de la bande de Gaza, a déclaré lundi le Premier ministre israélien, en plein regain de l’agression militaire israélienne sur le petit territoire palestinien. « Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire de la bande », a dit ce digne héritier de la Haganah dans une vidéo publiée sur son compte Telegram.« Nous ne cédons pas. Mais pour réussir, il faut agir de manière à ce qu’on ne nous arrête pas », a-t-il ajouté. Aucune mention n’a été faite, bien sûr, à la résistance palestinienne qui continue de livrer bataille. Les Brigades Al-Qassam assurent avoir tendu une embuscade à une force israélienne à l’ouest de Bet Lahia, au nord de Gaza et engagé des soldats israéliens dans des combats mortels.

Le Haaretz a révélé que le nombre de soldats israéliens qui se sont suicidés depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza a atteint 42, a rapporté le site palestinien Qudsn. Les chiffres du journal israélien indiquent, sur la foi d’aveu de responsables militaires, que 35 soldats se sont suicidés jusqu’à fin de 2024, soit une augmentation significative par rapport au chiffre annoncé par la radio de l’armée début janvier 2025, qui s’élevait à 28 suicides, dont 16 réservistes.

Le journal soutient que l’armée israélienne s’abstient délibérément de révéler le nombre exact de suicides survenus cette année. Cependant, des sources militaires estiment que 7 soldats supplémentaires se sont suicidés depuis le début de l’année 2025, et que la guerre en cours à Gaza en est la cause directe. Selon le journal, un certain nombre de soldats qui se sont suicidés ont été enterrés sans funérailles militaires ni annonces officielles, une politique visant à masquer l’ampleur de la crise psychologique qui frappe les soldats de l’occupation.

Les sources militaires ont révélé que l’armée d’occupation recrute des personnes souffrant de maladies mentales, y compris celles qui reçoivent un traitement ou qui ont déjà été libérées du service en raison de leurs problèmes de santé mentale, en raison de la grave pénurie de soldats. Ils ont expliqué que plus de 9 000 soldats reçoivent actuellement un traitement pour des maladies et des troubles mentaux depuis le début de la guerre contre la bande de Gaza. Un commandant militaire a signalé au journal que l’armée est obligée de recruter des soldats souffrant de troubles psychologiques instables, affirmant qu’ils évitent d’examiner leur état psychologique de peur que cela ne puisse conduire à une perte de capacité à continuer à se battre. Il a ajouté : « Nous nous battons avec tout ce qui est disponible. »

En novembre dernier, le Yedioth Ahronoth a révélé, sur la foi des affirmations du Bureau de réintégration du ministère israélien de la Défense, qu’environ 5.200 soldats, soit 43 % des blessés admis dans les centres de réadaptation, souffraient de stress post-traumatique. On estime qu’environ 100 000 personnes auront besoin d’un traitement psychologique d’ici 2030, dont au moins la moitié recevront un diagnostic de ce trouble. Le journal a noté que 15% des soldats réguliers qui ont quitté la bande de Gaza et ont reçu un traitement psychologique n’ont pas pu retourner au combat, et que des milliers de soldats ont cherché refuge dans des cliniques spéciales établies par l’armée. Parallèlement, un tiers des blessés reconnus souffrent de stress post-traumatique.

L’armée d’occupation reconnaît la mort de 856 militaires, des officiers et des soldats, depuis le 7 octobre 2023, dont 414 soldats tués lors de l’assaut terrestre sur la bande de Gaza. Chiffres jugés par les experts bien en-deçà des données réelles, les résistants palestiniens ayant réussi à détruire au moins 2.000 véhicules répartis entre chars, blindés et véhicules tout-terrain.

B. Netanyahu a en outre déclaré qu’Israël devait empêcher une famine à Gaza « pour des raisons diplomatiques », après l’annonce d’une reprise limitée de l’aide humanitaire à destination de l’enclave palestinienne. « Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques », a-t-il déclaré, avec un cynisme sans égal, dans une vidéo publiée sur son compte Telegram. Il a dans ce contexte révélé que des « amis » d’Israël lui avaient dit qu’ils ne pourraient plus soutenir la poursuite de la guerre si des « images de famine de masse » dans le territoire palestinien étaient diffusées.

L’armée d’occupation israélienne a repris son agression contre la Bande de Gaza le 18 mars, tuant depuis lors 3 193 personnes et en blessant 8 993 autres, rompant un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers qui était entré en vigueur en janvier. En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la Bande de Gaza. Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison de la guerre qu’il mène contre l’enclave palestinienne.

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